Les copies manuscrites d’Au champ d'honneur (In Flanders Fields) conservées à l'Université McGill reconnues comme patrimoine documentaire d'une valeur exceptionnelle
Quatre copies manuscrites du poème immortel de John McCrae, Au champ d’honneur (In Flanders Fields), conservées à la Bibliothèque d'histoire de la médecine Osler de l'Université McGill, ont été inscrites ce mois-ci au Registre de la Mémoire du monde du Canada de la Commission canadienne pour l'UNESCO (CCUNESCO). Lancé par l'UNESCO en 1992, ce programme reconnaît le patrimoine documentaire d'une valeur universelle exceptionnelle et en encourage la préservation et l'accessibilité.
« Au champ d'honneur continue de toucher les cœurs à travers le monde, nous rappelant le coût humain de la guerre et le pouvoir durable de la compassion », a déclaré H. Deep Saini, recteur et vice-chancelier de l'Université McGill. « L'inscription de ces manuscrits au Registre de la Mémoire du monde de la CCUNESCO rend à la fois hommage à l'héritage de McCrae et aux importantes contributions de McGill aux domaines de l'innovation médicale et des soins de santé. »
McCrae était professeur à l'Université McGill et médecin. Avec ses collègues de l’Hôpital général canadien n° 3 organisé par l'université, il a soigné des milliers de soldats pendant la Première Guerre mondiale.
Ce poème, l'un des plus célèbres sur cette guerre, exprime en des mots simples, mais poignants et mémorables, le désespoir que son auteur a ressenti face au carnage insensé de la bataille d'Ypres. Les images évoquées dans le poème ont également donné naissance au fameux coquelicot rouge, symbole du souvenir, porté chaque mois de novembre au Canada et dans d'autres pays.
« Les copies manuscrites d’Au champ d'honneur comptent parmi les trésors les plus précieux des collections de McGill. Leur inscription au Registre de la Mémoire du monde de la CCUNESCO honore leur importance en tant que témoignages uniques du passé », a déclaré Guylaine Beaudry, doyenne des bibliothèques et titulaire de la chaire Trenholme. « Grâce à la préservation et à la numérisation, les bibliothèques de McGill rendent ces manuscrits fragiles accessibles à tous — permettant à n'importe qui, n'importe où, de tourner les pages de l'histoire et de découvrir des mots qui continuent de résonner plus d'un siècle plus tard. »
Les quatre exemplaires comprennent une copie dédicacée envoyée par McCrae à un ami, Carleton Noyes, le 31 mai 1916. Le poème adressé à Noyes diffère de la version publiée et du manuscrit conservé à Bibliothèque et Archives Canada : la première ligne se termine par le mot « grow » (fleurissent) au lieu de « blow » (sont soufflées par le vent), ce qui pourrait indiquer que McCrae a retravaillé son poème après sa publication, alors que sa renommée grandissait rapidement.
Les trois autres, retranscrits à partir du manuscrit qui circulait parmi ses amis et collègues, se trouvent dans les journaux intimes et la correspondance d'Andrew Macphail, Clare Gass et Edward William Archibald, amis et collègues de McCrae au sein du Corps médical de l'armée canadienne et de l'Hôpital général canadien n° 3 (dirigé par McGill).
« La Commission canadienne pour l'UNESCO et le Comité consultatif canadien de la Mémoire du monde sont heureux de reconnaître l'importance nationale d’Au champ d'honneur en l'inscrivant au Registre de la Mémoire du monde du Canada. Ces copies, dont l'une est écrite de la main même de McCrae, mettent en lumière l'humanité qui se cache derrière ce poème désormais emblématique. Au champ d'honneur a eu une influence profonde sur la commémoration de la guerre au Canada et au-delà. Il est tout à fait approprié qu'il soit reconnu à l'occasion du jour du Souvenir, où tant de Canadiens commémorent les sacrifices de la guerre en portant un coquelicot rouge », a déclaré David Schimpky, directeur du Secrétariat de la Commission canadienne pour l'UNESCO.
Plus d'informations sur les copies manuscrites et signées (en anglais seulement).
Documents d'archives conservés dans les bibliothèques McGill concernant le Dr McCrae (en anglais seulement).
