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Boursiers Killam en 2004

Publié: 23 February 2004

Montréal, le 24 février 2004 — Deux des neuf bourses de recherche Killam pour 2004 ont été attribuées à des professeurs de McGill : un historien des cultures sociale et politique du Québec, de la conquête britannique à la Première Guerre mondiale, et un spécialiste d'une discipline nouvelle et prometteuse de la physique qui devrait, à court terme, profondément modifier notre existence.

Hong Guo, titulaire de la chaire James McGill de physique, a obtenu une bourse pour ses travaux sur la modélisation multi-échelle des dispositifs nanoélectroniques. La nanotechnologie progresse à un rythme incroyablement rapide et le professeur Guo est à l'avant-garde des recherches dans ce domaine essentiel, dont les répercussions devraient se faire sentir dans divers secteurs, de la santé à l'informatique, en passant par l'électronique. Ses travaux relèvent des propriétés physiques qui gouvernent les systèmes électromécaniques nanométriques et tentent d'apporter des réponses à diverses questions : Comment prévoir le courant électrique qui passe dans une molécule connectée au monde extérieur par des électrodes métalliques ou par d'autres molécules? Comment trouver les meilleurs principes opérationnels de l'effet du champ scalaire des molécules sur les transistors? Quelles sont les propriétés physiques de ces principes? Comment prévoir la réponse d'un circuit à l'échelle moléculaire?

« Je suis très heureux que cet honneur vienne récompenser les travaux de Hong », indique le professeur Martin Grant, directeur du département de physique de McGill. « Hong s'est intéressé à la nanoélectronique bien avant l'heure et il n'est pas étranger à la réputation de McGill dans ce domaine. Grâce à la bourse Killam, il mettra au point une méthode théorique de modélisation des systèmes nanoélectroniques sur plusieurs échelles, ce qui est fondamental au développement des nanosciences et de la nanotechnologie ».

La bourse décernée à Brian Young, titulaire de la chaire James McGill d'histoire, lui permettra de mener à bien un projet de recherche intitulé « Familles de patriciens du Bas-Canada/Québec, 1760-1840 » qui portera sur l'étude de l'influence idéologique, institutionnelle et sociale d'une certaine élite du Québec, après la conquête britannique. Deux familles retiendront l'intérêt du professeur Young, la famille Taschereau de Québec et la famille McCord de Montréal, et il s'attachera à démontrer combien elles étaient représentatives, respectivement des communautés francophone et anglophone, qui ont modelé le Québec d'aujourd'hui. Le rang des hommes et des femmes de ces deux familles, leur visibilité professionnelle et leur expérience multigénérationnelle en matière de d'immobilier, de droit, de religion, de philanthropie et d'identité leur ont permis d'agir sur l'édification des institutions sociales, la place des églises anglicane et catholique dans le Québec industriel, le démantèlement du système de propriété foncière féodal du Québec, la codification du droit civil et les débats sur le nationalisme et l'identité.

Le professeur Young a voué sa carrière d'historien à l'étude du passé du Québec. Il a considérablement fait avancer notre connaissance de la bourgeoisie montréalaise, de ses institutions et de sa culture, révélant les mécanismes qui lui ont permis de s'imposer dans la conduite des affaires et des institutions politiques et culturelles. L'an dernier, il a remporté le Prix Gérard-Parizeau pour sa contribution à l'enrichissement de notre connaissance de l'histoire du Québec.

« Les bourses de recherche Killam comptent parmi les plus prestigieuses bourses de recherche du Canada », rappelle la principale de McGill, Mme Heather Munroe-Blum. « Nous sommes très fiers de l'honneur qui est fait aux professeurs Guo et Young. Leurs travaux dans le domaine de la physique et de l'histoire témoignent avec éloquence de la qualité qui fait de McGill l'université mondialement réputée qu'elle est aujourd'hui, et le point de convergence de chercheurs et d'étudiants de talent, venus de partout au Québec et du monde entier. »

Les bourses de recherche Killam du Conseil des Arts du Canada sont financées par un legs de Mme Dorothy J. Killam et un don qu'elle a fait avant son décès en 1965. Ces bourses permettent à d'éminents et talentueux chercheurs de poursuivre des travaux importants en sciences humaines, en sciences naturelles, en sciences de la santé et en génie ou, encore, de mener des études multidisciplinaires dans ces domaines.

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