McGill se mobilise pour les enfants de demandeurs d’asile

Depuis plusieurs mois, des membres de la communauté mcgilloise se mobilisent afin d’apporter un peu de douceur dans la vie d’enfants de demandeurs d’asile logés à Montréal.

Fuir la misère et les conflits violents pour tenter de refaire sa vie dans une nouvelle ville, un nouveau pays, loin des siens représente un fardeau que peu d’entre nous peuvent imaginer. C’est pourtant le quotidien des nombreux demandeurs d’asile qui se trouvent dans la métropole et qui attendent, patiemment, dans l’espoir d’obtenir un statut de réfugié.

Afin de mettre un peu de joie dans le cœur des enfants de ces familles, Élourdes Pierre a fondé en 2017 Byenvini à Montréal – qui signifie « bien grandir à Montréal » en créole. Son projet, dit-elle, est né à la suite de l’arrivée massive de familles de migrants au Québec après l’élection de Donald Trump.

« Quand je lisais les journaux, que je voyais les images et que j’imaginais ces enfants au Parc olympique de Montréal qui n’avaient rien à faire de toute la journée, ça m’interpellait », se souvient l’enseignante à la retraite.

Après avoir lancé son projet, Mme Pierre s’est tournée vers Suzanne Fortier, principale et vice‑chancelière de McGill, afin de voir si l’Université accepterait d’appuyer ses démarches.

« J’ai beaucoup de reconnaissance envers Mme Fortier; elle m’a tout de suite ouvert la porte et m’a aidée à faire de ce projet un succès », dit Élourdes Pierre.

Grâce à la collaboration entre McGill et l’organisme, les enfants de demandeurs d’asile logés à l’ancien Hôpital Royal-Victoria et au YMCA de la rue Tupper se rendent régulièrement à l’Université pour participer à différentes activités.

Depuis le mois de mai, la Ruche d’art de McGill accueille chaque mercredi une vingtaine de jeunes âgés de 5 à 18 ans. Peinture, danse, dessin, sculpture, jardinage : les bénévoles qui accueillent les enfants accompagnés de Mme Pierre ne manquent pas d’idées pour briser la monotonie de l’attente.

« Le travail que fait Mme Pierre me touche beaucoup, dit Maria Ezcurra Lucotti, animatrice à la Ruche d’art de McGill. Ces jeunes attendent un foyer, ils ne peuvent pas aller à l’école. On leur offre donc l’occasion de faire de l’art, de s’exprimer. »

Plus tôt cette année, le Groupe d’initiation à la chimie de l’Université McGill a également reçu un groupe de Byenvini à Montréal afin de lui montrer comment préparer de la crème glacée. Une excursion à Sainte-Anne-de-Bellevue a aussi été organisée afin que les jeunes puissent visiter la ferme Macdonald de McGill.

Autant de petits moments, dit Mme Pierre, qui peuvent avoir un impact important dans la vie de ces enfants qui vivent des moments difficiles.

« Ces activités leur permettent de sortir de leur lieu d’hébergement et de continuer à vivre, au moins un peu, leur vie d’enfant. »

 

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