Questions fréquentes concernant la recherche sur les primates non humains

Le Centre des modèles de maladies neurologiques (CMMN) du Neuro héberge des primates non humains (PNH) à des fins de recherche, en particulier des macaques et des ouistitis. Afin de sensibiliser le public à l’importance de l’expérimentation animale, et plus spécifiquement aux travaux sur les primates non humains, pour la santé animale et humaine, une liste de questions fréquentes les concernant et ainsi que leur rôle dans la recherche est fournie ci-dessous.

Combien y a-t-il de primates non humains au CMMN?

En date du 5 février 2024, le CMMN hébergeait 29 ouistitis et 11 macaques.

Pourquoi utilise-t-on des primates non humains lors des recherches?

Les primates non humains se comparent plus facilement à l’homme sur le plan génétique ou comportemental que les rongeurs. Leur cerveau, plus évolué que celui des rongeurs, présente des caractéristiques anatomiques et chimiques proches de celles des humains et absentes chez les rongeurs. À titre d’illustration, un ouistiti et un rat pèsent tous les deux pratiquement le même poids, soit environ 350 g, toutefois le cerveau du ouistiti est 7 fois plus gros que celui du rat.

Quels types de tests ou de recherches sont réalisés sur ces animaux?

Les tests exécutés visent à étudier certains aspects de la santé et des maladies humaines. Ils révèlent, par exemple, les particularités sociales du comportement, du langage, de la perception visuelle, de la mémoire et du mouvement, et ils révèlent le fonctionnement cérébral selon chacun de ces paradigmes.

Afin de minimiser le stress provoqué par les études, les PNH passent par une longue période d’acclimatation. Au cours de ces essais, leur comportement fait l’objet d’observations et d’évaluations selon des échelles spécifiques. Afin d’évaluer le potentiel thérapeutique de nouveaux traitements prometteurs sur les maladies humaines, on leur administre ces médicaments ou ils font l’objet d’interventions expérimentales pour approfondir les connaissances sur la physiologie cérébrale.

Pourquoi est-il impossible de mener ces études sans les PNH?

La connaissance du cerveau humain, sain ou malade, exige l’utilisation d’un cerveau animal aussi proche que possible. Par ailleurs, il existe des différences importantes entre le métabolisme ou la clairance des médicaments et des substances chez les rongeurs et les primates, incluant l’homme. La description du métabolisme des médicaments chez les PNH permet alors aux chercheurs d’optimiser l’administration et la posologie des médicaments en réduisant ainsi le risque d’effets indésirables pour les sujets humains.

Sous quel type de supervision éthique se déroulent ces études?

Chaque intervention ou test à effectuer doit être approuvé par un comité de protection des animaux, qui se compose de scientifiques, vétérinaires, techniciens en santé animale et membres de la collectivité. Au cours de ce processus d’examen, les membres du comité s’assurent que les protocoles se conforment aux normes scientifiques les plus rigoureuses, que le nombre d’animaux concernés est réduit au minimum et que tout est mis en œuvre pour éviter leur souffrance.

Lors du renouvellement annuel obligatoire du protocole, les membres du comité s’assurent que les expériences réalisées au cours de l’année écoulée et les expériences prévues au cours de l’année à venir respectent les normes scientifiques et éthiques les plus exigeantes.

Enfin, un processus de suivi post-approbation permet de s’assurer que les études autorisées sont menées avec une rigueur scientifique et sans cruauté.

Quels avantages apporte l’investigation animale à la santé humaine?

Des millions de personnes sont en vie aujourd’hui grâce à la recherche médicale sur l’animal, et des millions d’autres vivent plus longtemps et en meilleure santé. Bien des traitements, tenus pour acquis aujourd’hui, n’auraient pu être mis au point sans une phase de recherche et de développement sur l’animal. C’est le cas du vaccin contre la polio, découvert dans les années 1950, en partie après des tests sur les animaux qui a sauvé des millions de vies. Plus récemment, le développement du vaccin contre la COVID-19 n'aurait pas été possible sans les tests sur les animaux.

Pourquoi ne pas expérimenter avec d’autres animaux, comme les rongeurs, plutôt qu’avec des primates non humains?

Pour valider les hypothèses, la recherche biomédicale nécessite une multitude de modèles différents, mais complémentaires. Les chercheurs doivent étudier les cellules, les organoïdes, les insectes, les poissons, les souris, les PNH et les humains, tous à des stades différents du processus de découverte et à des niveaux d’invasivité variables.

Au cours des dernières décennies, on a pu observer les immenses progrès réalisés dans les neurosciences fondamentales et la biologie des maladies neurologiques au moyen de modèles murins (souris, rats, ou des rongeurs en général). Toutefois, la validité de ces modèles pour l’étude des troubles neurologiques semble de plus en plus limitée, en partie à cause de la complexité des manifestations neuronales et comportementales chez les patients.

En effet, l’interaction sociale entre les humains exige une cognition et une compréhension intégrées, plus fréquemment associées aux primates qu’aux rongeurs. Les espèces de PNH, comme les ouistitis communs, possèdent des capacités cognitives élevées et un répertoire comportemental sophistiqué, et la structure de leur cerveau et leurs connexions neuronales s’apparentent plus à celles des humains qu’à celles des rongeurs, ce qui justifie leur utilisation pour combler la lacune entre les modèles murins et humains. On prévoit que d’authentiques modèles de troubles cérébraux chez les PNH permettront un approfondissement neurobiologique de la physiopathologie afin de faciliter le développement de thérapies efficaces.

Au cours des dernières décennies, la mise au point de plusieurs médicaments lors d’études cliniques très médiatisés s’est soldée par des échecs dans le cas de la maladie d’Alzheimer et de la maladie de Parkinson. Pourtant certains de ces médicaments, testés chez l’homme en raison de leur efficacité dans des modèles murins, étaient parvenus, dans certains cas, à inverser les symptômes de la maladie. Toutefois, lors des essais cliniques suivant directement les études sur les rongeurs, des effets indésirables sévères sont apparus chez les sujets humains, sans qu’on puisse retrouver l’efficacité obtenue chez les rongeurs. Ces effets indésirables et ce manque d’efficacité ont révélé les limites des modèles murins et les risques encourus par les participants aux études cliniques lors d’une administration de médicament sans évaluation préclinique rigoureuse.

Pourquoi les chercheurs travaillent-ils, en particulier, avec des ouistitis?

Par rapport à d’autres types de PNH, l’expérimentation sur les ouistitis offre plusieurs avantages. Leur petite taille simplifie l’hébergement, car il est possible de garder plusieurs animaux dans un espace délimité. Ils ne sont pas porteurs d’agents pathogènes susceptibles de contaminer les observateurs. Leur cycle de reproduction rapide permet d’étudier précisément le rôle de gènes spécifiques dans certains comportements et maladies. De plus, leurs réactions complexes, proches de celles des humains, présentent un intérêt pour la recherche.

Peut-on espérer que les investigations sur les PNH débouchent sur de nouveaux traitements pour les maladies humaines?

Il est à souhaiter que la recherche sur les PNH conduise au traitement de diverses maladies, notamment la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer et l’autisme.

Quelles méthodes d’expérimentation non animales utilise-t-on pour trouver des remèdes pour les maladies neurologiques?

On ne recourt à l’expérimentation animale qu’en l’absence d’autres méthodes de recherches adéquates. Les scientifiques du Neuro utilisent de nombreuses techniques pour étudier le cerveau sans faire appel aux animaux. Les tests cognitifs non effractifs sur l’humain permettent, par exemple, de comprendre les fonctions cérébrales fondamentales susceptibles d’éclairer les futures études sur les troubles neurologiques. D’autres chercheurs emploient l’intelligence artificielle et les grands ensembles de données pour extraire des modèles dans la pathologie des maladies. Il s’agit de pistes pour connaitre l’évolution d’affections comme la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson, pour y mettre un frein efficacement. Les tests génétiques sur des échantillons humains éclairent aussi le rôle des gènes dans les maladies neurologiques et les possibilités de cibler des voies génétiques spécifiques pour les traiter ou les prévenir.

À quelle surveillance éthique sont soumises les études sur les PNH?

Au Canada, la recherche sur les animaux est réglementée à l’échelon fédéral par le Conseil canadien de protection des animaux. Les établissements qui travaillent avec des animaux sont tenus de respecter les mêmes normes éthiques élevées, indépendamment de l’espèce concernée.

La recherche sur les animaux présente-t-elle des avantages pour la santé animale?

L’expérimentation animale a permis de mettre au point de nombreux traitements pour sauver des vies ou de les prolonger chez diverses espèces, notamment les chats, les chiens, les animaux de ferme, les animaux sauvages et les espèces menacées d’extinction.

L’homme et l’animal partagent de nombreuses caractéristiques biologiques et physiologiques. La recherche biomédicale sur les animaux de laboratoire fait par conséquent progresser la médecine vétérinaire, et permet aux animaux de compagnie et aux animaux sauvages de vivre plus longtemps, plus heureux et en meilleure santé.

Des dizaines de maladies, du cancer à l’épilepsie, touchent les animaux comme les humains. L’expérimentation animale permet aux scientifiques de mettre au point des traitements et des thérapies offrant des bénéfices tant pour l’humain que pour l’animal.

Le Neuro McGillMcGill University Health CentreKillam Laureates

 

Le Neuro (L'Institut-hôpital neurologique de Montréal) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de McGill, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

 

 

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