Questions fréquentes concernant la recherche sur les primates non humains

Au Neuro, la recherche sur les troubles neurologiques et les fonctions cérébrales porte sur des primates non humains (PNH), notamment des macaques et des ouistitis. La liste ci-dessous énumère les questions courantes sur les PNH et leur rôle dans la recherche, en vue d’informer le public sur l’importance de l’expérimentation animale, en particulier sur les PNH, pour la santé animale et humaine

Quel est le pourcentage de primates non humains CMMN?

Le CMMN hébergeait 7 ouistitis et 15 macaques en date du 24 août 2021. Les primates non humains représentent moins de 0.01 % des animaux utilisés dans la recherche au Neuro.

Pourquoi faire des recherches sur les primates non humains?

Le comportement et les gènes et voies associés aux maladies des primates non humains sont plus proches de ceux des humains que des rongeurs. Leur cerveau, plus évolué que celui des rongeurs, présente des caractéristiques anatomiques et chimiques communes avec le cerveau humain, absentes chez les rongeurs. À titre d’exemple, un ouistiti et un rat pèsent tous deux le même poids, environ 350 g, mais le cerveau du premier est 7 fois plus gros que celui du second.

Quel type de tests ou de recherches effectue-t-on sur les animaux?

Les tests visent à étudier certains aspects de la santé et des maladies humaines. Ces tests fournissent un éclairage sur le fonctionnement du cerveau pour chacun des paradigmes suivants : aspects sociaux du comportement, développement cérébral, langage, perception visuelle, mémoire et mouvement.

Les PNH passent par une longue période d’acclimatation, afin de limiter au maximum le stress potentiel causé par les études. Au cours de ces études, on observe le comportement des animaux pour l’évaluer selon des échelles précises. Ceux-ci sont soumis à l’administration de nouvelles thérapies prometteuses ou à des interventions expérimentales pour approfondir les connaissances sur la physiologie du cerveau, afin d’évaluer le potentiel curatif de ces traitements sur les maladies humaines.

Pourquoi ces études ne peuvent-elles pas être menées sans les PNH?

Pour mieux connaître le cerveau humain sain ou malade, il faut examiner des animaux dont le cerveau est aussi proche que possible de celui des humains. De plus, il existe des différences importantes entre le métabolisme ou la clairance des médicaments et des substances entre les rongeurs et les primates (y compris les humains). Par conséquent, l’établissement du métabolisme des médicaments chez les primates non humains permet aux chercheurs d’optimiser la posologie pour les sujets humains, en réduisant ainsi le risque d’effets indésirables.

À quel type de critères éthiques, ces études se conforment-elles?

Les interventions ou les tests doivent tous être approuvés par un comité de protection des animaux, composé de scientifiques, vétérinaires, techniciens en santé animale et membres de la communauté. Au cours de ce processus d’examen, les membres du comité s’assurent que les protocoles se conforment aux normes scientifiques les plus strictes, que le nombre d’animaux de l’expérimentation est réduit au minimum et que tout est mis en œuvre pour leur éviter une quelconque détresse.

Chaque protocole doit être réexaminé annuellement. Lors du renouvellement, les membres du comité s’assurent que les expériences menées au cours de la dernière année et celles qui seront réalisées l’année prochaine répondent aux normes scientifiques et éthiques les plus rigoureuses.

Enfin, un processus de suivi post-approbation permet de s’assurer que les études validées sont menées avec rigueur scientifique et sans cruauté.

Quels bénéfices l’expérimentation animale a-t-elle apportés à la santé humaine?

Des millions de personnes sont aujourd’hui en vie grâce aux découvertes issues de la recherche médicale sur les animaux, et des millions d’autres vivent plus longtemps et en meilleure santé. De nombreux traitements considérés comme acquis aujourd’hui n’auraient pas été possibles sans les animaux pendant la phase de recherche et de développement. C’est le cas du vaccin contre la poliomyélite, mis au point par les scientifiques après des tests sur les animaux dans les années 1950. Depuis lors, il a sauvé des millions de vies.

Pourquoi travailler avec des primates non humains, plutôt qu’avec d’autres animaux, comme les rongeurs?

Les dernières décennies ont été marquées par d’énormes progrès dans les neurosciences fondamentales et la biologie des maladies neurologiques grâce aux modèles de rongeurs. Néanmoins, la validité de ces modèles pour les troubles neurologiques s’avère de plus en plus limitée, en partie à cause de la complexité des manifestations neurales et comportementales chez l’humain.

À titre d’illustration, l’interaction sociale humaine nécessite une cognition et une compréhension intégrées, plus étroitement associées aux primates qu’aux rongeurs. Les espèces de primates non humains, comme le ouistiti commun, possèdent une capacité cognitive élevée et un répertoire comportemental varié. Ils se rapprochent des humains beaucoup plus que les rongeurs en matière de structure et de connectivité cérébrales. Pour combler le fossé entre les modèles de rongeurs et les patients humains, il s’avère donc urgent de disposer de modèles de primates non humains. On considère que de tels modèles pertinents pour les maladies cérébrales permettront d’approfondir les connaissances neurobiologiques de la physiopathologie pour faciliter la mise au point de traitements efficaces.

La mise au point de médicament a enregistré au cours des dernières décennies plusieurs échecs lors d’essais cliniques très médiatisés sur la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Certains de ces médicaments ont été testés chez l’homme en raison de leur efficacité chez les rongeurs, et de leur capacité à inverser, dans certains cas, les symptômes de l’affection. Cependant, l’efficacité obtenue chez les rongeurs n’a pu être reproduite lors des essais cliniques chez l’homme qui ont, par contre, provoqué des effets indésirables graves. Ces effets indésirables et ce manque d’efficacité démontrent les limites des modèles de rongeurs et les risques pour les participants aux essais cliniques lors d’une administration sans évaluation préclinique approfondie.

Pourquoi les chercheurs ont-ils choisi de travailler avec les ouistitis?

Par rapport aux autres types de primates non humains, les travaux avec les ouistitis présentent plusieurs avantages. Les espèces de primates non humains, comme le ouistiti commun, possèdent une capacité cognitive élevée et un répertoire comportemental varié. Ils se rapprochent des humains beaucoup plus que les rongeurs en matière de structure et de connectivité cérébrales. Pour combler le fossé entre les modèles de rongeurs et les patients humains, il s’avère donc urgent de disposer de modèles de primates non humains. On considère que de tels modèles pertinents pour les maladies cérébrales permettront d’approfondir les connaissances neurobiologiques de la physiopathologie pour faciliter la mise au point de traitements efficaces.  En raison de leur taille réduite, il est possible de loger plusieurs de ces animaux dans un espace limité. Ils ne sont pas porteurs d’agents pathogènes dangereux pour l’homme et leur cycle de reproduction rapide facilite l’étude précise du rôle de gènes spécifiques liés à certains comportements et maladies. Leurs portées prolifiques fournissent une descendance nombreuse pour les études génétiques.

Peut-on espérer de nouveaux traitements pour les maladies humaines grâce à la recherche sur les PNH?

On espère que la recherche sur les primates non humains débouchera sur des traitements pour diverses pathologies, notamment la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer et les troubles du spectre autistique.

Quelles expérimentations non animales permettent de trouver des traitements pour les maladies neurologiques?

On n’utilise les modèles animaux que lorsqu’il n’existe pas d’autres méthodes adéquates. Au Neuro, les chercheurs emploient de multiples techniques pour étudier le cerveau sans recourir aux animaux. Les cellules souches pluripotentes induites prélevées sur des patients sont une source considérable de cellules neurales pour la médecine personnalisée. Les tests cognitifs non invasifs sur les humains permettent, par exemple, de comprendre les fonctions cérébrales de base pour orienter les études futures sur les troubles neurologiques. D’autres scientifiques utilisent l’intelligence artificielle et les mégadonnées pour discerner les traits spécifiques des pathologies. Ces méthodes permettent de suivre la progression des maladies d’Alzheimer et de Parkinson et la meilleure manière d’y mettre fin. Les tests génétiques réalisés à partir d’échantillons humains fournissent également des données sur le rôle des gènes dans les maladies neurologiques et sur la façon de cibler des voies génétiques spécifiques pour traiter ou prévenir les maladies.

À quelles normes éthiques sont soumises les études sur les PNH?

Au Canada, la recherche sur les animaux est réglementée à l’échelon fédéral par le Conseil canadien de protection des animaux. Les établissements qui pratiquent l’expérimentation animale doivent respecter les mêmes normes éthiques strictes, indépendamment de l’espèce étudiée. Pour en savoir plus sur les politiques de l’Université McGill en matière d’expérimentation animale, consultez le site https://www.mcgill.ca/research/research/compliance/animals

La recherche sur les animaux est-elle également bénéfique pour la santé animale?

L’expérimentation animale a permis de mettre au point de nombreux traitements qui sauvent ou prolongent la vie pour diverses espèces, dont les chats, les chiens, les animaux de ferme, les bêtes sauvages et les espèces menacées.

Les humains et les animaux présentent de nombreuses caractéristiques biologiques et physiologiques communes. Par conséquent, la recherche biomédicale sur les animaux de laboratoire fait progresser la médecine vétérinaire, en permettant aux animaux de compagnie et aux animaux sauvages de vivre plus longtemps, plus heureux et en meilleure santé.

Des dizaines de maladies, du cancer à l’épilepsie, touchent à la fois les animaux et les humains. Grâce à l’expérimentation animale, les scientifiques mettent au point des traitements et des thérapies qui bénéficient à la fois aux humains et aux animaux.

Le Neuro McGillMcGill University Health CentreKillam Laureates

Le Neuro (L'Institut-hôpital neurologique de Montréal) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de McGill, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

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