
Julie Scorah, Ph. D. et neuropsychologue agréée, se spécialise dans les troubles du développement neurologique, notamment les troubles du spectre autistique (TSA), les troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et l’ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale (ETCAF).
Elle est directrice associée de la Clinique du Centre Azrieli pour la recherche sur l’autisme (CARA), et participe aux recherches en tant que membre à part entière.
Qu’est-ce qui a suscité votre intérêt pour le domaine des conditions neurodéveloppementales?
J’ai toujours eu un intérêt pour le neurodéveloppement et la façon dont les facteurs biologiques et environnementaux se répercutent sur le fonctionnement du cerveau.
Mon expérience professionnelle m’a amenée à travailler plus étroitement avec des enfants aux prises avec des conditions neurodéveloppementales, et particulièrement l’autisme, et j’ai décidé d’en faire ma carrière.
Je me sentais vraiment à ma place lorsque je travaillais auprès de personnes neurodiversifiées et de leurs familles.
J’ai aussi été personnellement témoin du manque d’accès de bon nombre d’entre elles à des services et soutiens appropriés et du peu de professionnels qui se spécialisaient dans ce domaine. Je pensais pouvoir avoir un impact positif si je concentrais mes efforts sur cette communauté.
Quelle est votre source d’inspiration?
Je suis portée par le désir d’aider les gens à atteindre leur plein potentiel.
Je vois tant de promesses chez mes patients et j’ai appris il y a longtemps à ne jamais sous-estimer les gens, surtout s’ils ont accès au soutien approprié en temps opportun. Je crois sincèrement en la prestation de soins personnalisés de qualité, qui répondent aux besoins particuliers des patients et de leurs familles.
Nous voulons laisser de côté le bon vieux modèle des solutions « prêtes à porter » et continuer de développer un réseau de cliniciens spécialisés auquel nos patients ont accès pour répondre à leurs besoins variés.
Grâce à mon travail à la clinique du CARA, j’espère aider à combler certaines lacunes sur le plan des soins cliniques aux personnes autistes et à changer la façon de prodiguer les services à ces personnes.
Nous commençons par déterminer quels sont leurs besoins, puis nous décidons quelle est la meilleure façon de les aider. Il s’agit d’une activité principale de notre service d’orientation, qui a pour seuls buts de répondre aux besoins des familles et d’acheminer celles-ci vers des renseignements et des ressources susceptibles de les aider.
Votre travail à la clinique du CARA est intégré à la recherche. Comment cela contribue-t-il à améliorer la vie des personnes autistes et de leurs familles?
Beaucoup des recherches menées dans le domaine de l’autisme ont porté sur la caractérisation des symptômes ou des traits de cette condition, et l’étude de leur développement.
Malgré l’importance de ces activités, je crois que les recherches menées devraient également contribuer à améliorer la caractérisation des forces et talents des personnes autistes, et la compréhension de leurs façons de penser et de voir le monde. Cela est essentiel si nous voulons comprendre comment vraiment aider et appuyer nos patients à atteindre leur plein potentiel.
Notre travail à la clinique du CARA contribue à l’avancement de la recherche et à l’orientation des soins cliniques sur les besoins particuliers de nos patients. Pour ma part, mon travail vise avant tout à mieux comprendre les forces et les faiblesses, et la façon d’aborder chaque personne en m’ajustant à son profil particulier et en adaptant les soins à ses capacités et besoins, ainsi qu’à ce qui lui conviendra et conviendra à sa famille.
Quoi de neuf au CARA?
En 2021, le CARA a lancé sa clinique pour l’autisme et les troubles neurodéveloppementaux connexes chez les jeunes et les adultes au Neuro. Ce service spécialisé n’existait pas auparavant au sein du Centre universitaire de santé McGill (CUSM).
La clinique du CARA a aussi inauguré un programme de formation clinique destiné à renforcer la capacité clinique pour l’autisme et les affections neurodéveloppementales connexes dans le système de santé. Nous avons également accueilli la toute première série d’ateliers ECHO-Autisme au Québec, un programme de perfectionnement professionnel sans frais sous forme de plateforme en télésanté pour parfaire la spécialisation des cliniciens.
Biographie
Julie Scorah, Ph. D. et neuropsychologue agréée, se spécialise dans les troubles du développement neurologique, notamment les troubles du spectre autistique (TSA), les troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et l’ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale (ETCAF).
Elle est directrice associée de la Clinique du Centre Azrieli pour la recherche sur l’autisme (CARA), et participe aux recherches en tant que membre à part entière. En 2019, elle a accepté la charge de professeure adjointe au département de neurologie et de neurochirurgie de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de McGill. Elle occupait auparavant un poste de professeure auxiliaire au département de psychologie de l’Université de Calgary, de 2008 à 2011.
Mme Scorah a obtenu sa maîtrise et son doctorat en psychologie à l’Université de Waterloo, en Ontario. Elle compte 16 ans d’expérience en cliniques spécialisées pour évaluer et diagnostiquer les troubles du développement neurologique dans divers centres tertiaires : le McMaster Children’s Hospital, l’Alberta Children’s Hospital, l’Hôpital de Montréal pour enfants et le Neuro (Institut-Hôpital neurologique de Montréal). Elle a également dirigé des équipes multidisciplinaires lors d’intervention à domicile, à l’école et dans des centres spécialisés en autisme.
Mme Scorah a participé à des recherches cliniques pour concevoir et mettre en œuvre des protocoles d’évaluation, développer des projets, et elle a occupé le poste de directrice des essais cliniques lors d’études multicentriques.
Domaines de recherche
Affections neurodéveloppementales