Évènement

Midi-conférence avec Frédéric Charbonneau

Mercredi, 20 mars, 2019 11:30à12:30
Pavillon des Arts salle 210 (salon étudiant), 853, rue Sherbrooke Ouest, Montréal, QC, H3A 0G5, CA

 

Professeur au Département de langue et littérature françaises de l'Université McGill, Frédéric Charbonneau s'entretient de ses plus récentes publications, le récit Traversées (Leméac) et Les Ondes de choc. Paysage intérieur de Saint-Simon (Garnier).

Traversées

Nous nous échafaudons sur les sédiments d’un passé instable; une chiquenaude suffit à nous mettre en déséquilibre. Le narrateur de ce récit a perdu pied: il se sent tiré par le fond et, plutôt que de résister au reflux, plonge pour retrouver, épars, le pot à biscuits de la cuisine familiale, le téléviseur en noir et blanc où défilaient les épisodes de Bobino, de Sol et Gobelet et de La ribouldingue, la réserve alimentaire et ses boîtes de soupe Campbell’s, l’inquiétante fournaise au mazout du sous-sol. Mettre de l’ordre dans ce fatras d’objets, qui est celui d’une génération, ne guérira sans doute pas le malade se sentant aspiré vers la mort, mais, comme l’écrit Blaise Pascal, il faut se connaître soi-même. Quand cela ne servirait pas à trouver le vrai cela au moins sert à régler sa vie, et il n’y a rien de plus juste.

 

 

Les Ondes de choc

Saint-Simon a traversé son temps avec l’énergie d’un météore. Ses Mémoires produisent le tableau d’un univers secoué par d’incessants conflits – politiques, militaires, juridiques, moraux –, présentés comme la lutte à mort de principes absolus et antagonistes, ce qui leur confère une dimension religieuse, voire ontologique; composé aussi de relations brusques, d’antipathies innombrables formulées sans ménagement, dans une langue pleine d’images étonnantes, de rythmes saccadés, déclinant le choc sur tous les registres avec une contagieuse délectation. C’est à découvrir ce paysage aux puissants reliefs, parmi ces torrents, sous ce ciel sombre et zébré d’éclairs que le lecteur de cet ouvrage est convié.

Animation: Louis Laliberté-Bouchard et Marie Raulier.

 

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