Quels sont les thèmes qui vous inspirent le plus et qui vous motivent à composer ?
Je pense que, d’une manière générale, l’une de mes plus grandes inspirations est la musique rituelle, qui met de l’avant la relation entre le son, l’esprit, les émotions et la résonance spirituelle. J’essaie de saisir l’espace, l’atmosphère et un certain sentiment du temps dans ma musique. Cette inspiration me vient de diverses expériences, de lieux particuliers et de souvenirs personnels. Il n’y a pas de thème général, mais un penchant récurrent pour les sons « naturels ». L’objectif est d’éviter les conceptions et les connotations anthropocentriques de l’organisation sonore et d’explorer les qualités invisibles ou inconnues des espaces par le biais du son. J’étudie le chant des cigales, le passage de l’eau dans les grottes et les rivières souterraines, la pathologie vocale et tout ce qui est le plus perceptible et le plus facile à comprendre à ce moment-là.
En une phrase, en un mantra ou en une philosophie, comment décririez-vous votre état actuel ?
C’est toujours le même concept : 一期一会 (ichigo ichie), une fois, une rencontre. Où je suis maintenant, où vous êtes maintenant. Chaque moment est précieux, unique et sacré.
Y a-t-il un moment ou une expérience qui vous a fait prendre la décision de vous consacrer définitivement à la composition ?
Je ne pense pas qu’il y ait eu un tel moment, en partie parce que je ne dirais pas que mon engagement sur la voie de la composition est ferme. En réalité, j’éprouve une sorte de compulsion, presque obsessionnelle, à produire des œuvres, car c’est le moyen qui semble le plus authentique pour moi de m’exprimer. Je peux admettre une affinité avec la musique et la composition, probablement en raison de la nature d’un médium qui existe dans le temps tout en étant éphémère et immatériel, des qualités qui correspondent à mes goûts esthétiques et à mes thèmes de prédilection.