Forger un patrimoine: le parcours de Stuart Weitzman dans la mode

Le Centre Dobson de McGill a récemment eu le privilège d'accueillir Stuart Weitzman, designer et entrepreneur de renommée internationale, pour une conférence exclusive sur les sentiers battus de la mode, assortie d'un défilé surprise!

Entretien avec Stuart Weitzman, designer et entrepreneur de renommée internationale

Plus de 120 étudiants et entrepreneurs de McGill étaient présents pour découvrir comment Stuart Weitzman a bâti l’une des marques de chaussures de luxe les plus emblématiques au monde.

Pendant que son équipe demandait aux invités leur pointure, nous nous sommes glissés en coulisses pour un entretien privé avec Weitzman, où il a révélé que tout avait commencé avec quelques croquis.

Des croquis aux plus grands tapis rouges de la mode

Q : Quels sont les moments clés qui ont défini la marque SW?

R : Il y a eu de nombreux moments qui ont fait de SW le succès mondial qu’elle est aujourd’hui. Tout a commencé par une passion. J’étais doué en dessin à l’université, et le père d’un ami, vendeur de chaussures, m’a donné un catalogue et m’a demandé de lui dessiner de nouveaux modèles. Je suis revenu avec 20 croquis. Il n’en revenait pas! Il m’a fait redessiner mes modèles devant lui. Impressionné, il m’a payé pour les croquis et, trois mois plus tard, j’ai vu une de mes chaussures dans la vitrine d’un grand détaillant. C’est à ce moment-là que j’ai su que je devrais peut-être devenir créateur de chaussures.

Cet instinct s’est transformé en une carrière de cinq décennies. Aujourd’hui encore, Weitzman utilise le test de la « page blanche » lors de ses entretiens, demandant aux designers de reproduire leurs propres créations de mémoire, car, comme il le dit : « Je veux travailler avec des talents authentiques, des visionnaires capables d’inspirer les gens à vouloir une chaussure différente chaque saison. »

Plus tard, dans son discours, Weitzman a évoqué un autre moment marquant : la chaussure à un million de dollars. Déterminé à faire des chaussures une vedette du tapis rouge au même titre que les robes et les bijoux, il a conçu une paire incrustée de pierres précieuses d’une valeur d’un million de dollars. Lorsque l'actrice Laura Harring les a portées aux Oscars, ces chaussures ont fait sensation et les journalistes ont interrompu leurs entretiens avec d'autres célébrités pour lui poser des questions à leur sujet.

Bien que ses chaussures soient devenues des incontournables des tapis rouges, Weitzman voulait aussi qu’elles fassent partie du quotidien. À l’apogée de la série Friends, il a ciblé Jennifer Aniston, reconnue pour son style accessible. Le défi? Elle ne faisait ses achats que dans une seule boutique, en laquelle elle avait toute confiance. Weitzman a réussi à y introduire ses talons compensés « wedges », faisant de ce modèle une signature de la marque grâce à sa polyvalence et à son confort, de jour comme de nuit.

Au fil de son récit sur l’histoire de la marque à travers ses créations, les étudiants sélectionnés plus tôt ont transformé la scène en podium, défilant avec des modèles classiques SW… y compris la légendaire paire à un million de dollars!

Woman modelling classic SW designs down runway wearing the legendary million-dollar pair!

Grandir sans perdre son identité

Q : Beaucoup d’entrepreneurs ont du mal à développer leur entreprise sans perdre leur identité.

Comment avez-vous maintenu l’ADN de la marque tout en vous développant à l’international?

R : Avec plus de 90 boutiques à travers le monde, il est essentiel d’avoir des partenaires qui croient en la marque et en sa qualité irréprochable. À Hong Kong, par exemple, nous avons collaboré avec la célèbre architecte Zaha Hadid pour concevoir une boutique saisissante, combinant des étagères fines avec un éclairage dissimulé, des niches pour les chaussures et une intégration fluide des formes, reflétant à la fois la qualité des chaussures et le dynamisme de la ville. Lorsque le propriétaire des plus grands centres commerciaux a vu le concept de la boutique, il a signé immédiatement.

Pour Weitzman, l’ADN de la marque repose sur la constance de la qualité, du confort et de la coupe, tandis que le marketing reste novateur et culturellement pertinent. Qu’il s’agisse d’une affiche d’Halloween dans Vogue, d’un court métrage filmé à Londres, d’habiller Beyoncé aux Jeux olympiques de Paris, ou d’une campagne personnalisée autour d’une cause sociale, il a toujours poussé la marque à évoluer.

« Prenez le chemin le moins fréquenté, même s’il est plus risqué. »

Stuart Weitzman talking to audience

Marcher vers l’avenir

Q : Alors que nous nous tournons vers l’avenir et les avancées technologiques, comment voyez-vous l’intégration de l’IA dans le design de chaussures?

R : Je vends des rêves. L’IA peut me dire ce qui s’est vendu hier. Mais seul un designer peut vous donner envie de la chaussure de demain.

Aujourd’hui, dans son rôle de philanthrope, Weitzman consacre son énergie à l’éducation et à l’entrepreneuriat, aidant les futurs innovateurs à faire leurs premiers pas.

Ce qui avait commencé comme un passe-temps pour un « enfant artiste avec un carnet de croquis » est devenu un empire mondial du luxe. Et désormais, fort de la sagesse acquise au fil de cinq décennies, Stuart Weitzman continue d’inspirer la prochaine génération à rêver grand, à prendre des risques et à tracer son propre chemin.

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