Au Canada, de nombreux organismes sans but lucratif et groupes de bénévoles fournissent des services exceptionnels, souvent sans la reconnaissance qu'ils méritent. Chacun de ces organismes est unique à sa façon et compte souvent sur la généreuse contribution de bénévoles pour offrir des services essentiels et attentionnés dans leur communauté.
Depuis 2007, la mission de Palliacco est de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de cancer, des malades en fin de vie, des proches aidants et des personnes en deuil, en leur offrant des services d’accompagnement, de répit et de soutien. Ils desservent les résidents de trois municipalités régionales de comté de la région des Laurentides : les Pays-d’en-Haut, les Laurentides et le sud d’Antoine-Labelle). Les services de Palliacco sont gratuits et bilingues.
Ayant pour objectif d’offrir écoute et accompagnement, Palliacco (PALLI pour palier ou palliatif et ACCO pour accompagnement) offre une variété de services à domicile, dans des centres de soins de longue durée ou dans leurs trois bureaux. Par exemple, ils proposent différents groupes de soutien : pour parler du deuil, pour se détendre par le yoga et la respiration, pour se soutenir entre personnes qui sont atteintes de cancer ou en rémission, ainsi que pour les « proches aimants ». De plus, ils offrent des services de répit, de soutien individuel et d'accompagnement, et même de massothérapie à domicile.
« Souvent, les gens sont surpris de savoir que ces services sont offerts, qu’ils existent » dit Céline Séguin, coordonnatrice des services chez Palliacco.
En plus de tous ces services, Palliacco offre également une formation en accompagnement à ses bénévoles. Deux sessions de formation sont offertes chaque année et il est obligatoire pour les bénévoles potentiels de les « réussir » (même s’il n’y a pas d’examen) car Palliacco veut s'assurer que ça leur convienne : « Certaines personnes s’inscrivent à la formation en n’imaginant pas tout ce que ça implique, tout ce que ça peut toucher à l’intérieur de soi d’accompagner quelqu’un qui est sur le point de mourir par exemple. C’est comme si ça nous fait toucher à notre propre mort. Il y a des gens pour qui ce n’est pas fait. » (Céline Séguin, coordonnatrice des services chez Palliacco). Minnie Richardson, bénévole chez Palliacco, fait écho aux mots de sa collègue : « C'est un défi d'être si proche de quelqu'un qui est si vulnérable et proche de la mort. Cela fait surgir toutes sortes d'émotions. »
Pour les bénévoles qui offrent un répit à domicile aux proches aidants, une partie importante de la formation porte sur la communication, car comme dit Céline Séguin : « nos bénévoles sont là pour écouter et être présents. » Le service de répit de Palliacco est conçu de sorte que lorsqu’un bénévole est assigné à une personne, le bénévole doit être présent au domicile de cette personne pendant des blocs de quatre heures par semaine afin que le proche aidant ait le temps de faire des courses ou simplement de se reposer. Les responsables de l'accompagnement essaient de faire en sorte que les personnes soient jumelées avec quelqu'un avec qui elles ont une affinité naturelle; par exemple, deux personnes qui aiment jardiner.
Pour Minnie Richardson, bénévole chez Palliacco, son jumelage a été très positif. Elle est assignée à une dame en fin de vie qui ne maîtrise pas bien l'anglais ou le français, mais cela ne dérange pas Minnie car, bien qu'elles puissent parler des choses essentielles, « la conversation n'est pas ce qu’il y a de plus important, il s'agit plutôt d'être dans le présent avec elle. Il y a des regards que nous avons échangés qui en disent long. » Malgré le fait qu'elles ne puissent pas beaucoup communiquer, Minnie a vécu des moments de tendresse et elle se souvient de certains moments avec émotion. En parlant de la dame à laquelle elle est assignée, elle raconte : « La dernière fois que je l'ai vue, elle souffrait beaucoup, mais elle levait les yeux vers moi et avait ces yeux brillants et son visage s'illuminait. Alors que je partais, elle m’a dit : "Quand tu veux ! Viens quand tu veux !" Son proche-aidant avait laissé des biscuits spéciaux pour moi et quand j'ai mangé les biscuits, elle m’a dit "Bravo ! Bravo !" parce qu'elle était si heureuse que j'aie mangé les biscuits. Ce sont les choses simples et tendres comme celles-là qui sont touchantes. »
Bien qu'il s'agisse d'une expérience parfois difficile, Minnie Richardson décrit les aspects gratifiants de l'accompagnement ainsi : « Il y a un lien humain entre la personne et nous, et la vie est toujours bien présente. Il n’est pas question de faire semblant pour grand-chose. C'est un acte d'amour que d'être là pour quelqu'un avec ce qu'il traverse. S'ils ont mal, ils ont mal, et vous devez être là pour eux. S'ils vont faire une sieste et que vous n'êtes pas dans la même pièce qu'eux, cela fait partie du travail. Ce n'est pas toujours facile, mais c'est enrichissant. Je pense que cela peut nous connecter à notre propre humanité et à notre mortalité. Ça nous rappelle que nous allons tous finir par nous retrouver dans une situation similaire. C’est une leçon d’humilité et ça met les choses en perspective. »
Grâce à ses bénévoles « sans qui Palliacco n'existerait tout simplement pas » (Céline Séguin), l'organisation est en mesure d'offrir un répit aux proches aidants, ainsi qu'un espace où les personnes malades ou en deuil peuvent partager ce qu'elles vivent et être entendues.
Plus récemment, Palliacco a également ajouté un nouveau service destiné aux jeunes de 18 ans et moins qui ont le cancer et ont besoin de soutien, ou qui sont sur le point de perdre un être cher.