Nouvelles

La protéine Caspase-1 coordonne la réponse inflammatoire, selon une étude du CUSM

Publié: 13 December 2007

Que se passe-t-il quand une bactérie infecte le corps humain? La dernière étude du Dr Maya Saleh, chercheur au département des soins intensifs et au centre d'étude sur la résistance de l'hôte du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), lève une partie du voile sur ce processus. Elle décrit des voies métaboliques jusqu'à lors insoupçonnées, impliquées dans la réponse inflammatoire. Les conséquences de cette découverte sont potentiellement nombreuses, notamment pour le traitement de la septicémie : une infection qui contamine le sang et provoque une réponse inflammatoire généralisée dans tout le corps.

L'excellence de cette recherche lui a valu d'être sélectionnée comme " article de la semaine " par le " Journal of Biological Chemistry ", dans le numéro du 14 décembre 2007; une distinction qui n'est attribué qu'à 1% des articles publiés par la revue.

Une de premières défenses de l'organisme lors d'une infection bactérienne est l'activation de cellules-mangeuses de pathogènes appelées macrophages, qui vont ingérer la bactérie. Cette ingestion a pour effet de rendre active une protéine appelée Caspase-1, à l'intérieur du macrophage. L'étude de la Dr Saleh révèle que Caspase-1 est au centre d'une " étoile " de réactions métaboliques qui, combinées ensemble, mènent à la mort du macrophage et à l'activation du reste du système immunitaire.

Une de ces réactions était déjà connue depuis de nombreuses années : Caspase-1 provoque la libération de messagers du système immunitaire appelés cytokines, qui vont activer toute la machinerie de défense du corps. Or ce n'est désormais plus sa seule fonction : " Notre étude prouve que Caspase-1 entraine aussi la mort du macrophage en détruisant certaines structures de base de la cellule, et en bloquant plusieurs voies métaboliques, principalement la production d'énergie liée au glucose (la glycolyse) ", explique la Dr Saleh, qui est aussi professeur adjointe à la faculté de médecine de l'Université McGill.

Cette conclusion ouvre de nouvelles voies de recherche fondamentale. Certains résultats préliminaires permettent de penser que Caspase-1 est également impliquée dans les arrêts respiratoires mortels qui peuvent survenir lors d'un choc septique. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer l'implication du blocage de la glycolyse par Caspase-1 dans ces évènements.

L'étude pourrait avoir également un grand retentissement en recherche appliquée pour les entreprises pharmaceutiques. A l'heure actuelle la plupart des anti-inflammatoires prescrits lors d'une septicémie ciblent principalement les cytokines. " On sait empiriquement que l'effet des médicaments qui ciblent les cytokines est limité; cette étude démontre que la cible la plus efficace serait Caspase-1 ", développe la Dr Saleh. Puisque la septicémie n'est plus considérée simplement comme une " tempête de cytokines ", mais comme un enchevêtrement plus complexe de réactions métaboliques, notre façon de la combattre doit évoluer en conséquence.

-30-

L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de santé. Établi à Montréal, au Québec, il constitue la base de recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la Faculté de médecine de l'Université McGill. L'Institut compte plus de 500 chercheurs, près de 1 000 étudiants diplômés et postdoctoraux et plus de 300 laboratoires de recherche consacrés à un large éventail de domaines de recherche, fondamentale et clinique. L'Institut de recherche est à l'avant-garde des connaissances, de l'innovation et de la technologie. La recherche de l'Institut est étroitement liée aux programmes cliniques du CUSM, ce qui permet aux patients de bénéficier directement des connaissances scientifiques les plus avancées. Pour de plus amples renseignements, consulter l'adresse www.cusm.ca/research.

Back to top