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Essai d'un médicament contre la maladie du hamburger

Publié: 29 July 2003

Une étude de recherche visant à faire l'essai d'un traitement nouveau pour la maladie du hamburger a été lancée aujourd'hui à l'Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Menée par des chercheurs de l'Institut de recherche du CUSM et de l'HME, l'étude évaluera la capacité de ce traitement d'arrêter la progression de la maladie chez l'enfant.

La « maladie du hamburger », ou syndrome hémolytique et urémique (SHU), atteint chaque année plus de 3 000 Nord-Américains et constitue l'une des causes principales de l'insuffisance rénale aiguë ou chronique chez l'enfant. La maladie se manifeste généralement après une infection gastro-intestinale causée par une souche de bactéries appelée l'E.coli O157:H7. Cette bactérie est associée à la consommation de boeuf haché insuffisamment cuit, d'eau contaminée, de lait ou de jus de pomme non pasteurisés. Elle était en cause dans l'épidémie de Walkerton il y a quelques années.

« Il n'existe actuellement aucun traitement pour le SHU », dit le Dr Paul Goodyer, pédiatre et chercheur principal. « Environ dix pour cent des patients infectés par l'E.coli, dont beaucoup sont des enfants, développent le SHU. Près de la moitié des patients atteints par le syndrome ont besoin de dialyse et même avec des soins médicaux extensifs, de quatre à cinq pour cent de ces patients meurent. Parmi les sujets qui survivent à la maladie, de trente à cinquante pour cent développent des complications à long terme comme la maladie rénale chronique et des troubles du système nerveux. Il nous faut vraiment un traitement pour cette maladie. »

Le CUSM est l'un des six centres canadiens qui font l'essai du nouveau traitement. Le traitement fait appel à l'administration d'un anticorps contre la toxine produite par l'E.coli O157:H7. « Nous prévoyons que cet anticorps inactivera la toxine dans la circulation sanguine à un stade suffisamment précoce pour prévenir les dommages aux reins et au cerveau », dit le Dr Dominic Chalut, médecin urgentiste et chercheur collaborateur.

Les enfants vus à l'urgence de l'Hôpital de Montréal pour enfants qui présentent une diarrhée hémorragique depuis moins de 72 heures et dont les tests confirment la présence de l'E.coli O157:H7 dans les selles sont admissibles à l'étude. Après l'administration du traitement, des échantillons de sang et d'urine seront prélevés en vue d'évaluer la progression de la maladie. Les enfants seront suivis pendant quatre mois au total.

L'étude est financée par la société Tejin America, Inc.

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