Une équipe de recherche de McGill reçoit 400 000 $ de Génome Québec pour contrer la menace de la RAM
L’équipe se voit accorder les fonds dans le cadre d’un investissement national de 4,5 millions de dollars visant l’élaboration de solutions génomiques pour la lutte contre la résistance aux antimicrobiens et la préparation aux pandémies.
Génome Québec a annoncé le 20 novembre un financement de 4,5 millions de dollars pour cinq projets de recherche au Québec dans le cadre du programme Solutions génomiques pour l’identification, la caractérisation et la surveillance de la résistance aux antimicrobiens et des pathogènes émergents. Une équipe de recherche dirigée par Dominic Frigon et Paul Thomassin de McGill a reçu 400 000 dollars pour son initiative Modélisation intégrée Une Seule Santé de l’évaluation de l’antibiorésistance par l’incorporation de la métagénomique à la surveillance. Le projet recevra également 75 000 dollars du Centre de résistance antimicrobienne de McGill, des échantillons en provenance de fermes et de viandes en vente au détail de l'Agence de santé publique du Canada pour une valeur de 286 000 dollars, ainsi que des réactifs de séquençage d'une valeur de 39 000 dollars de la part de PacBio. Au total, le projet bénéficiera d'un soutien de 800 000 dollars.
L’équipe est complétée par un trio de co-chercheurs formé par les professeurs Ioannis Ragoussis de McGill, Émilie Bédard de l’Université Polytechnique et François Guillemette de l’Université du Québec à Trois-Rivières, ainsi que des collaboratrices et collaborateurs de l’Agence de la santé publique du Canada et de l’Université de Guelph.
« Il est essentiel d’examiner la migration des microbes et de suivre leur trace dans notre environnement pour combattre le problème de plus en plus grave qu’est la RAM, affirme la professeure Martha Crago, vice-principale à la recherche et à l’innovation. Ce projet permettra de mieux gérer cette menace et, plus précieux encore, d’épargner des vies. Nous remercions Génome Québec de son aide, grâce à laquelle nos chercheuses et chercheurs pourront faire avancer les choses. »
La résistance aux antimicrobiens (RAM) représente une grande menace pour la santé animale et humaine – elle fait déjà 1,3 million de victimes chaque année dans le monde et qui, selon le Programme des Nations unies pour l'environnement, devrait causer jusqu'à 10 millions de décès d'ici à 2050. Les méthodes actuelles de surveillance de la résistance aux antimicrobiens sont limitées, car elles sont onéreuses et chronophages, en plus de ne pas permettre de détecter la dissémination par l’intermédiaire d’espèces non pathogènes.
Avec le projet Une seule santé, Dominic Frigon et Paul Thomassin proposent d’élargir la surveillance de la RAM par la métagénomique (c.-à-d. l’étude du contenu génétique l’ensemble des microbes dans un échantillon environnemental ou clinique) pour produire des données qui pourront être compilées et utilisées dans la surveillance des divers biomes naturels. Cette vision holistique de la propagation de maladies s’inscrit dans l’approche Une seule santé à l’égard des menaces pour la santé publique comme la RAM. Grâce à l’intégration de données métagénomiques, il sera possible d’étudier de nouvelles voies de dissémination et de mieux comprendre les liens entre les différents secteurs, par exemple entre les collectivités agricoles et les populations urbaines.
« Le financement de tels projets est une façon de contribuer à la création de solutions novatrices afin de répondre à la conjoncture actuelle en matière de risques épidémiologiques et de santé publique au Québec, » souligne Stéphanie Lord-Fontaine, vice-présidente, Affaires scientifiques chez Génome Québec. « La génomique peut effectivement jouer un rôle central pour comprendre et contrer la résistance aux antimicrobiens et les pathogènes émergents, notamment par la mise au point et la création d’outils diagnostiques et de mesures de prévention, le développement d’une capacité de surveillance et la découverte de nou