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Mode éphémère, pollution et les femmes de pouvoir sous la loupe médiatique

Les Relations avec les médias de McGill vous offrent ci-dessous un aperçu des travaux de recherche en cours à l’Université:
Publié: 10 June 2022

Insouciance environnementale et quête de variété : les deux grands générateurs de déchets de la mode éphémère

La mode éphémère peut-elle être durable? Des chercheurs, dont Javad Nasiry, professeur agrégé à la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill, croient que oui. Il serait possible de réduire la production de déchets en cernant les causes du problème et en mettant en place, par voie réglementaire, des mesures incitatives pour les consommateurs et les fabricants.   

Depuis quelque temps, l’industrie du vêtement est sous haute surveillance en raison de sa forte production de déchets, terriblement néfaste pour l’environnement. En l’absence d’options de recyclage économiquement viables, les fabricants de mode éphémère confectionnent, en toute impunité ou presque, de grandes quantités de vêtements de piètre qualité qui ne sont portés qu’à quelques reprises avant d’être jetés.   

 Les chercheurs proposent des politiques qui auraient pour effet d’inciter les fabricants et les consommateurs à générer moins de déchets, comme la mise au rebut durable des stocks excédentaires ou l’instauration d’une taxe sur la production.   

« Il faut trouver la source du problème dans la chaîne d’approvisionnement, pour ensuite élaborer des politiques qui atténueront l’impact environnemental de l’industrie du vêtement », explique le Pr Nasiry. « Ainsi pleinement conscients de la cause du problème, les fabricants, les consommateurs et les organismes de réglementation pourront concevoir de nouvelles façons de faire afin de réduire les déchets, de mieux gérer ceux qui seront produits et d’encourager l’innovation. »   

L’article « Sustainability in the Fast Fashion Industry », par Xiaoyang Long et Javad Nasiry, a été publié dans Manufacturing & Service Operations Management.

Pollution atmosphérique dans les aéroports : un phénomène aggravé par l’hiver

La pollution de l’air tue environ sept millions de personnes par année dans le monde. Selon des chercheurs de l’Université McGill, les aéroports sont des lieux où l’on retrouve beaucoup de polluants atmosphériques nuisant à la santé humaine et au climat de la Terre. En étudiant la pollution atmosphérique dans trois grands aéroports canadiens, les chercheurs ont constaté que davantage de polluants, comme les particules PM2,5, s’accumulaient dans les aéroports pendant l’automne et l’hiver dans les climats froids que dans les climats tempérés. Les concentrations les plus élevées de PM2,5 ont été mesurées dans les aéroports les plus petits et les plus froids, là où il y avait le moins de vols et de passagers.   

« Certains facteurs météorologiques, comme les températures froides et les chutes de neige, concentrent les polluants et modifient leur répartition. On recommande une diminution ciblée des émissions de PM2,5, particulièrement dans les régions froides où l’on observe des concentrations élevées de polluants », explique la professeure Parisa Ariya, du Département de chimie et du Département des sciences atmosphériques et océaniques.  

Durant le confinement causé par la COVID-19, les chercheurs ont constaté que les concentrations de PM2,5 et de nanoparticules dans les zones résidentielles situées près de l’un des aéroports avaient diminué au point où elles respectaient le seuil recommandé pour la santé au travail, tandis qu’avant le confinement, elles le dépassaient. « La chute de la concentration de polluants qu’a entraînée la pandémie nous permet de prendre la mesure de la pollution produite dans les aéroports en temps normal. Elle nous montre aussi à quel point les travailleurs et les résidents des alentours sont exposés à la pollution, particulièrement durant la saison froide », indique la professeure Ariya.   

L’article « PM2.5 decadal data in cold vs. mild climate airports: COVID-19 era and a call for sustainable air quality policy », par Rodrigo Rangel-Alvarado et coll., a été publié dans Environmental Science and Pollution Research. 

Deux genres, deux mesures : Les femmes de pouvoir sous l’œil implacable des médias

Dans tous les milieux, les femmes se propulsent plus que jamais vers de nouveaux sommets. Cette médaille a toutefois un revers qui pourrait se révéler lourd de conséquences sur leur vie tant professionnelle que personnelle.   

Dans une étude récente sur le lien entre le genre, la célébrité et la couverture médiatique, des chercheurs de l’Université McGill se sont intéressés au traitement que les journalistes réservent aux femmes qui fracassent le plafond de verre et accèdent à des postes de pouvoir. Ils ont examiné des millions de mentions dans les médias au sujet de milliers de femmes et d’hommes issus de domaines divers, de la politique au sport en passant par le monde des affaires et du spectacle. Leur constat : bien qu’en général, la couverture médiatique soit plus bienveillante envers les femmes, cette tendance disparaît, voire s’inverse, au sommet de la gloire.    

Décrit comme une « coupure au doigt » (allusion au plafond de verre), ce phénomène procède du non-respect de la hiérarchie des genres et de ce que la société considère comme un comportement typiquement féminin, et a pour effet d’amener les médias à poser sur les femmes un regard plus implacable que sur les hommes.   

« Plus une femme brille et a du succès, plus elle est malmenée dans les médias, alors que pour un homme, la couverture médiatique reste au beau fixe, souligne Eran Shor, professeur au Département de sociologie de l’Université McGill. « La femme célèbre verra les médias non pas saluer ses réussites, mais bien scruter ses moindres faits et gestes et lui chercher des poux. »   

L’article « Women Who Break the Glass Ceiling Get a “Paper Cut”: Gender, Fame, and Media Sentiment », par Eran Shor, Arnout van de Rijt et Vivek Kulkarni, a été publié dans Social Problems. 


L’Université McGill

Fondée en 1821, à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat et se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Institution d’enseignement supérieur de renommée mondiale, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans trois campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 39 000 étudiants, dont plus de 10 400 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 000 étudiants internationaux représentant 30 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 20 % sont francophones.

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