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Le pôle Nord libre de glace pendant l’été

Si on réduit rapidement les émissions de CO2, les étés sans glace pourraient n’être qu’occasionnels
Publié: 21 April 2020

D’ici 2050, la banquise de l’océan Arctique pourrait fondre complètement pendant l’été, ce qui aurait des conséquences désastreuses pour l’écosystème arctique. C’est l’efficacité des mesures de protection du climat qui déterminera la fréquence et la durée des périodes sans glace. Telles sont les conclusions d’une nouvelle étude à laquelle ont participé 21 instituts de recherches du monde entier, dont l’Université McGill.

Actuellement, le pôle Nord est couvert de glace de mer pendant toute l’année. Chaque été, la superficie de la banquise diminue, puis elle augmente à nouveau en hiver. Toutefois, en raison du réchauffement climatique, l’étendue de glace qui recouvre l’océan Arctique a beaucoup diminué au cours des dernières décennies. D’après les chercheurs, ce phénomène a des effets considérables sur l’écosystème et le climat de l’Arctique, puisque la banquise sert d’habitat et de terrain de chasse aux ours polaires et aux phoques, et qu’elle maintient le froid du climat arctique en réfléchissant la lumière du soleil.

« L’étendue de la banquise arctique diminue au point où la glace finira par disparaître, ce qui amplifie les variations de superficie année après année et complique la vie des populations locales et des espèces qui dépendent de cette glace pour leur survie », explique Bruno Tremblay, coauteur de l’étude et professeur agrégé au Département des sciences atmosphériques et océaniques de l’Université McGill.

Dans le cadre de l’étude publiée dans Geophysical Research Letters, l’équipe de recherche a analysé des résultats récents produits par 40 modèles climatiques et a évalué l’évolution de la banquise arctique en fonction d’un scénario de fortes émissions de CO2 et de faible protection du climat. Comme prévu, les simulations ont révélé une disparition rapide de la glace en été. Étonnamment, les chercheurs ont également constaté une disparition de la glace dans des simulations réalisées pour un scénario de réduction rapide des émissions de CO2.

D’après l’étude, la fréquence à laquelle l’Arctique perdra sa banquise estivale dépend essentiellement des futures émissions de CO2. S’il y a réduction rapide de la quantité d’émissions, les étés sans glace seront peu fréquents. Si la quantité d’émission augmente, l’océan Arctique sera libre de glace la plupart des étés, ce qui fait dire à Bruno Tremblay que les humains, par leurs émissions, auront une incidence sur la fréquence des étés sans banquise sur l’océan Arctique.

L’étude

« Arctic Sea Ice in CMIP6 », par le groupe du SIMIP, est publié dans Geophysical Research Letters. La recherche a été financée par le programme de l’Union européenne pour la recherche et l’innovation Horizon 2020.

DOI : https://doi.org/10.1029/2019GL086749

Photos (Dirk Notz) : https://www.cen.uni-hamburg.de/en/about-cen/news/11-news-2020/2020-04-20-sea-ice-notz.html

Université McGill

Fondée en 1821, l’Université McGill accueille des étudiants, des professeurs et des employés d’exception de partout au Canada et du monde entier. Année après année, elle se classe parmi les meilleures universités du Canada et du monde. Établissement d’enseignement supérieur de renommée mondiale, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans deux campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 40 000 étudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supérieurs.

Son adhésion au développement durable ne date pas d’hier : il remonte à des dizaines d’années et se déploie à l’échelle tant locale que planétaire. Comme en témoignent les énoncés de durabilité qu’elle a signés, l’Université souhaite contribuer à façonner un avenir où l’être humain pourra s’épanouir dans le respect de la planète.

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