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L’Arctique pourrait connaître des changements climatiques marqués

Et une augmentation importante des feux de forêt
Publié: 29 October 2019

Des chercheurs de l’Université McGill affirment que la fonte dramatique du pergélisol dans de nombreuses régions de l’Arctique, et ce, dans un avenir relativement proche. Dans leurs travaux publiés cette semaine dans la revue scientifique Nature Climate Change, ils prévoient que, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Yukon, l’intensité des feux de forêt pourrait doubler d’année en année et ne devrait plus redescendre en dessous du nouveau seuil historique enregistré.

« Nous étudions les réactions des infrastructures, comme les routes, les ports, les bâtiments et les mines, face aux changements climatiques. Les infrastructures de l’Arctique sont tout particulièrement assujetties à la fonte du pergélisol et à l’augmentation du taux d’humidité dans le sol qui en découle, pour ne nommer que ces deux facteurs », a résumé Laxmi Sushama, professeure au Département de génie civil de McGill et titulaire de la Chaire Lorne Trottier de durabilité en génie et conception. « Lorsque nous nous sommes penchés de plus près sur les résultats des simulations du modèle climatique régional de l’Arctique, nous avons constaté une augmentation marquée de l’humidité dans le sol et des précipitations, à laquelle vient s’ajouter la probable intensification des éclairs et des feux de forêt. »

L’observation des changements climatiques

La plupart des recherches antérieures en la matière ont conclu à une fonte graduelle du pergélisol, laquelle ne semblait avoir qu’une incidence minime sur le climat. Les méthodes habituelles consistent à mesurer les changements climatiques à l’aide de données et de prévisions recueillies sur une période de vingt à trente ans, ce qui explique pourquoi les recherches précédentes n’ont pas permis de déceler les changements marqués que connaît actuellement l’Arctique. Les chercheurs de McGill ont analysé les effets de la fonte des glaces sous un tout nouvel angle.

Selon Bernardo Teufel, auteur principal de l’article et doctorant à l’Université McGill, « les travaux de modélisation climatique à haute résolution menés dans l’Arctique sont peu nombreux. »

« Le modèle que nous avons créé au début du projet utilisait une résolution de 50 km et nous a permis d’extraire des données clés témoignant des changements climatiques. Pour comprendre les bouleversements qui frappent le climat de l’Arctique et le pergélisol, nous avons analysé les données de 1970 à 2100, et les résultats obtenus dépeignent une image inquiétante, qui met en cause la fonte du pergélisol », a-t-il expliqué.

Les chercheurs travaillent présentement sur des simulations à très haute résolution afin d’étudier les effets des changements climatiques et de la fonte du pergélisol sur les interactions entre le climat et les infrastructures. Ils espèrent également faire la lumière sur les boucles de rétroaction des changements climatiques de l’Arctique, tant pour aiguiller de futurs travaux de recherche que pour aider les ingénieurs et autres parties prenantes travaillant dans le Nord.

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L’article, « Abrupt changes across the Arctic permafrost region endanger northern development », par B. Teufel et L. Sushama, a été publié dans la revue Nature Climate Change.

Ces travaux ont été financés par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, l’Institut de durabilité en génie et en conception Trottier et l’Initiative en systèmes de la durabilité de McGill. Les simulations réalisées dans le cadre des travaux ont été réalisées à partir de superordinateurs gérés par Calcul Québec et Calcul Canada.

L’Université McGill Fondée à Montréal, au Québec, en 1821, l’Université McGill est l’un des établissements d’enseignement supérieur les plus prestigieux du Canada. Elle compte deux campus, 11 facultés, 13 écoles professionnelles, 300 programmes d’études et plus de 40 000 étudiants, dont au-delà de 10 200 aux cycles supérieurs. McGill accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 étudiants internationaux représentant 31 pour cent de sa population étudiante. Plus de la moitié des étudiants mcgillois ont une langue maternelle autre que l’anglais, et la langue maternelle d’environ 19 pour cent d’entre eux est le français.

Personne-ressource :

Katherine Gombay
Service des relations avec les médias, Université McGill
514 398-2189
katherine.gombay [at] mcgill.ca

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