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Experts : Victoire des indépendantistes en Écosse

Publié: 11 May 2021

Forte de la victoire de son parti aux élections locales, la première ministre indépendantiste écossaise Nicola Sturgeon a enjoint Boris Johnson de ne pas s'opposer à la « volonté » du peuple écossais en faveur d'un référendum d'autodétermination. Le scrutin pour le parlement d'Holyrood, à Edimbourg, constituait un enjeu majeur du Super jeudi d'élections locales britanniques, avec des implications majeures pour l'unité du Royaume-Uni, mise à mal par le Brexit. (Radio-Canada)

Voici des experts de l’Université McGill qui peuvent s’exprimer à ce sujet :

Politique britannique

Brian Cowan, professeur agrégé, Département d’histoire et d'études classiques

« La seule chose sur laquelle les gouvernements britannique et écossais peuvent s'entendre est qu'il n'y aura pas de référendum avant que la crise de COVID-19 ne soit réglée. Cela donne aux deux parties le temps de négocier un compromis ».

Brian Cowan est professeur agrégé au sein du Département d’histoire et d'études classiques et détient la Chaire de recherche du Canada en histoire de l’époque britannique moderne. Il étudie l'histoire sociale et culturelle des idées au début de la Grande-Bretagne moderne et en Europe.

brian.cowan2 [at] mcgill.ca (anglais)

John A. Hall, professeur émérite James McGill, Département de sociologie

« Le triomphe du Parti nationaliste écossais lors des dernières élections laisse penser qu'un nouveau référendum est probable. Cependant, bien qu'il puisse y avoir des pressions, les intérêts en Écosse autant qu'à Westminster rendent cette issue peu plausible ».

John A. Hall est professeur émérite James McGill au Département de sociologie et actuellement professeur invité à l'École des sciences sociales et politiques de l'Université d'Édimbourg. Historien et macrosociologue de renommée, ses recherches portent sur les idéologies de marché, les théories de l'État, le nationalisme et la mondialisation.

john.a.hall [at] mcgill.ca (anglais)

Politique québécoise

Daniel Béland, professeur James McGill, Département de science politique et directeur, Institut d’études canadiennes de McGill

« Alors que l'Écosse pourrait se diriger vers un deuxième référendum d'indépendance en moins d'une décennie, le soutien à la souveraineté au Québec reste comparativement faible et le véhicule traditionnel de la cause, le Parti québécois, est confronté à un net déclin. Bien qu'il puisse certainement remonter le moral des souverainistes, un référendum d'indépendance réussi en Écosse aurait peu de chances d'avoir un impact significatif sur la situation politique au Québec ».

Daniel Béland est directeur de l’Institut d’études canadiennes de McGill et professeur James McGill au sein du Département de science politique. Il se spécialise dans la politique canadienne et comparée ainsi que dans l’étude des politiques publiques, dont les politiques sociales.

daniel.beland [at] mcgill.ca (anglais, français)

Daniel Weinstock, professeur titulaire, Faculté de droit et titulaire, Chaire Katharine A. Pearson en société civile et politiques publiques

« La pertinence politique et constitutionnelle de l'élection écossaise pour le Québec et le Canada est limitée. Sur le plan politique, les partis prônant l'indépendance de l'Écosse ont le vent dans les voiles, alors qu'au Québec, ils ne représentent plus que 25 à 30 % de l'électorat et une proportion beaucoup plus faible des sièges à l'Assemblée nationale. Ces dernières années, il n'y a pas eu, dans le contexte canadien, le genre d'événement politique majeur de l'ampleur du Brexit qui pourrait déclencher une résurgence politique de l'option indépendantiste. Sur le plan constitutionnel, le Renvoi relatif à la sécession crée au Canada un cadre dans lequel la question de la sécession doit être traitée, alors qu'une partie de ce qui est en jeu en Écosse à l'heure actuelle est précisément que le droit des Écossais à déterminer leur avenir constitutionnel soit reconnu, que l'exercice de ce droit ne soit pas déterminé exclusivement par Londres. Cela dit, il est impossible de prédire l'impact qu'un éventuel référendum écossais réussi pourrait avoir sur l'opinion publique au Québec. Malgré les différences évidentes, il pourrait très bien, s'il se produisait, frapper l'imagination de nombreux Québécois ».

Daniel Weinstock est professeur titulaire à la Faculté de droit, où il est titulaire de la Chaire Katharine A. Pearson en société civile et politiques publiques. Ses recherches explorent la gouvernance de certains types de démocraties libérales et les effets de la diversité religieuse et culturelle dans une perspective éthique sur la philosophie politique et éthique des politiques publiques.

daniel.weinstock2 [at] mcgill.ca (anglais, français)

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