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Changements climatiques : le paysage législatif et médiatique influe sur la publicité des pétrolières

Publié: 7 January 2020

Les frais de publicité des grandes pétrolières ont atteint un sommet record au cours des dix dernières années. Dans un article publié récemment dans la revue Climatic Change, des chercheurs des universités McGill, Brown et Rutgers tentent d’expliquer cette hausse. De 1986 à 1996, les cinq plus grandes pétrolières ont consacré, ensemble, 35 millions de dollars par année en moyenne à la publicité, comparativement à 217 millions de dollars par année de 2008 à 2016. Or, les chercheurs ont constaté qu’ExxonMobil, BP-Amoco, Chevron-Texaco, Royal Dutch Shell et ConocoPhillips avaient tendance à acheter plus d’espaces aux fins de publicité d’entreprise lorsque la couverture médiatique leur était défavorableou qu’elles faisaient face à une menace de resserrement des lois fédérales.

« D’après nos constats, le facteur qui influe le plus sur les sommes consacrées aux campagnes promotionnelles est la place qu’occupent les changements climatiques dans le paysage politique et médiatique », indique Jason Carmichael, professeur agrégé au Département de sociologie de l’Université McGill. « Beaucoup d’entreprises font de la publicité pour soigner leur réputation, mais les pétrolières, elles, semblent s’en servir précisément pour retarder ou limiter la portée des décisions politiques qui pourraient les obliger à modifier leurs pratiques commerciales. »

Changements climatiques : états d’âme et état de la situation

Si l’on en juge par les résultats obtenus, les dirigeants des pétrolières font peu de cas des états d’âme du grand publicsur le climat et des rapports d’experts sur les changements climatiques qui, invariablement, écorchent leur industrie.

« Cette analyse vient se greffer à des travaux antérieurs pour démontrer que les campagnes publicitaires de l’industrie pétrolière et gazière ont précisément pour but d’influencer le grand public et le législateur dans leur perception de la crise climatique et des mesures que prend cette industrie pour l’endiguer », affirme Robert Brulle, professeur invité à l’Institut de l’Université Brown pour l’environnement et la société et auteur principal de l’article. « Elle montre que la fluctuation des frais de publicité est directement liée au paysage législatif en matière de changements climatiques. »

 

L’article « Corporate promotion and climate change: an analysis of key variables affecting advertising spending by major oil corporations, 1986–2015 », par Robert J. Brulle et coll., a été publié dans Climatic Change en 2019 : doi.org/10.1007/s10584-019-02582-8.

L’Université McGill

Fondée en 1821 à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat. Année après année, elle se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Établissement d’enseignement supérieur renommé partout dans le monde, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans deux campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 40 000 étudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 étudiants internationaux représentant 31 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 19 % sont francophones.

Personne-ressource

Katherine Gombay
Bureau des relations avec les médias
Université McGill
514 398-2189
katherine.gombay [at] mcgill.ca
 

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