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Au cas où vous l'auriez manqué : Bilan de la recherche en 2022

Voici une rétrospective de quelques grands reportages sur la recherche en 2022
Publié: 22 December 2022

Pingouins de Magellan se dirigeant vers la mer pour pêcher.

Les plumes de manchots pourraient receler une solution antigivrage efficace

En 1998, l’accumulation de glace sur les pylônes et les fils électriques a causé la crise du verglas qui a paralysé l’est du Canada et le nord-est des États-Unis et plongé une partie de la population dans la noirceur et le froid pendant des jours, voire des semaines. La plupart des techniques employées pour éliminer la glace des éoliennes, des pylônes, des drones ou encore des ailes d’avion sont chronophages, coûteuses et énergivores, et, de surcroît, elles nécessitent l’utilisation de divers produits chimiques. Une équipe de recherche de l’Université McGill s’est tournée vers la nature et croit avoir trouvé une piste de solution prometteuse inspirée du manchot papou, qui nage dans les eaux glacées de la région du pôle Sud. Malgré des températures à la surface bien en deçà du point de congélation, cet oiseau marin n’accumule aucune glace sur ses ailes.

Femme d'affaires lisant sa tablette.

Deux genres, deux mesures : Les femmes de pouvoir sous l’œil implacable des médias

Dans tous les milieux, les femmes se propulsent plus que jamais vers de nouveaux sommets. Cette médaille a toutefois un revers qui pourrait se révéler lourd de conséquences sur leur vie tant professionnelle que personnelle. Dans une étude récente sur le lien entre le genre, la célébrité et la couverture médiatique, des chercheurs de l’Université McGill se sont intéressés au traitement que les journalistes réservent aux femmes qui fracassent le plafond de verre et accèdent à des postes de pouvoir. Ils ont examiné des millions de mentions dans les médias au sujet de milliers de femmes et d’hommes issus de domaines divers, de la politique au sport en passant par le monde des affaires et du spectacle. Leur constat : bien qu’en général, la couverture médiatique soit plus bienveillante envers les femmes, cette tendance disparaît, voire s’inverse, au sommet de la gloire.   

La source de Lost Hammer, à environ 900 km au sud du pôle Nord, au Canada.

Une fenêtre sur la vie sur Mars

Sous le pergélisol de la source de Lost Hammer, dans le Haut-Arctique canadien, se trouve un milieu extrêmement salé, très froid et presque dépourvu d’oxygène comparable à certaines régions de Mars. C’est l’endroit où aller pour quiconque s’intéresse aux formes de vie qui pourraient exister ou avoir existé sur Mars. Une équipe de recherche de l’Université McGill à la découverte de microbes encore jamais répertoriés. Tirant parti de techniques de génomique de pointe, les chercheurs ont également recueilli des données sur le métabolisme de ces microbes. Les scientifiques ont démontré, pour la première fois, que des populations microbiennes vivant dans le Haut-Arctique canadien, dans des conditions similaires à celles qui règnent sur Mars, pouvaient survivre en absorbant des composés inorganiques simples également présents sur Mars. Cette découverte est si intéressante que l’Agence spatiale européenne a sélectionné des échantillons des sédiments de surface de la source Lost Hammer, qui serviront à la mise à l’essai des capacités de détection de la vie des instruments devant être utilisés lors de la prochaine mission ExoMars.

Des étudiants avec des laptops qui étudient ensemble.

Plus de la moitié des étudiants qui ont participé au sondage sur la Loi 21 disent qu’ils quitteront le Québec pour trouver du travail

Des chercheurs des universités McGill et Concordia ont fait équipe pour examiner comment la loi sur la laïcité du Québec, la loi 21, affecte les choix de carrière et les expériences de discrimination des étudiants, en particulier dans les facultés de droit et d’éducation de la province. La loi, qui interdit à certains fonctionnaires, dont les enseignants du système public et les procureurs, de porter des symboles religieux au travail, a été mise en œuvre en juin 2019. L’enquête bilingue volontaire en ligne a été envoyée entre la mi-octobre 2020 et le début du mois de novembre 2021 et ont invité les volontaires à envoyer des commentaires écrits ainsi que des réponses au sondage.

Ver plat (Phylum platyhelminthes).

Un adhésif médical inspiré du ver plat pour stopper les hémorragies

Les hémorragies tuent environ deux millions de personnes par année dans le monde. Les hémorragies non jugulées sont responsables de plus de 30 % des morts consécutives à un traumatisme. Souvent, le médecin stoppe les saignements en exerçant une pression sur la plaie, puis en la scellant à l’aide d’une colle médicale. Mais que faire lorsque la compression est difficile ou risque d’aggraver l’état du patient? Ou lorsque la colle n’adhère pas, parce qu’il y a trop de sang à la surface de la plaie? Inspirés par la nature, plus précisément par des structures présentes chez des animaux marins comme les moules et les vers plats, des chercheurs de l’Université McGill ont mis au point un adhésif médical qui pourrait sauver des vies.

L'homme qui fait de l'exercice.

L’exercice compulsif, une prison socialement acceptable

La pratique compulsive de l’exercice physique est un problème plutôt fréquent et grave. Pourtant, on en parle peu. Il n’existe aucune définition universellement reconnue de l’exercice compulsif, trouble qui se caractérise par une obsession dévorante pour l’exercice physique. Les personnes qui en souffrent disent souvent être malheureuses, ressentir des douleurs physiques ou être déprimées en permanence. L’exercice compulsif s’accompagne souvent d’un trouble alimentaire (85 % des personnes atteintes d’un trouble alimentaire font de l’exercice de manière compulsive), mais certaines personnes ne dirigent leur attention que sur l’exercice. L’étude récente menée par l’Université McGill, a analysé près de 1 000 publications, images et conversations parues dans 13 réseaux sociaux au cours d’une année. La recherche a fait ressortir les expériences vécues par les personnes atteintes de ce trouble. Les chercheuses croient que les informations tirées des conversations en ligne pourraient servir à l’élaboration de programmes de traitement s’appuyant sur des définitions d’exercice sain.

Femme scientifique portant une combinaison de protection contre les produits dangereux, la main levée.

Prévenir les invasions extraterrestres

La recherche de la vie extraterrestre est une aventure passionnante qui pourrait donner lieu à de prodigieuses découvertes dans un avenir assez rapproché. Cela dit, les agences spatiales du monde entier, dont la NASA et l’Agence spatiale européenne, sont depuis longtemps conscientes des risques de contamination biologique et ont mis en place des politiques de protection planétaire. Face à l’augmentation du nombre de missions spatiales, notamment celles visant à rapporter des échantillons sur Terre, une nouvelle étude dirigée par un chercheur de l’Université McGill préconise les collaborations entre astrobiologistes et biologistes de l’invasion pour renforcer la biosécurité planétaire. Les missions spatiales vers Mars, d’autres planètes et d’autres lunes comportent des risques de contamination biologique, tant pour la Terre que pour les planètes de destination. Les auteurs de l’article, qui porte sur une étude dirigée par l’Université McGill et menée en collaboration avec des chercheurs spécialisés en invasions biologiques, en astrobiologie et en biosécurité, soutiennent que la biosécurité planétaire devrait s’appuyer sur les connaissances acquises grâce aux sciences de l’invasion.

L'araignée et la toile.

Les araignées ou la propagation des mensonges sur la Toile

C’est bien connu : l’Internet et les médias sociaux sont de hauts lieux de mésinformation sur un éventail de sujets. Un collectif de chercheurs, dont fait partie Catherine Scott, boursière postdoctorale de l’Université McGill, s’est penché sur le phénomène de la mésinformation dans le domaine des araignées. Conclusion : il ne faut pas croire tout ce qu’on lit sur l’Internet au sujet de ces arthropodes à huit pattes (ni sur tout autre sujet d’ailleurs) et il faut toujours tenir compte de la source.

Produits cosmétiques, gommage, sérum pour le visage, et gel dans plusieurs plats de Pétri.

Une méthode plus écologiquement durable pour produire des nanocristaux

La cellulose provenant de la pâte de bois et la chitine issue de la carapace des crustacés sont deux ressources renouvelables qui permettent de produire des nanocristaux très polyvalents et utiles pour la fabrication d’une foule de choses, dont des produits pharmaceutiques, des cosmétiques et des additifs industriels. Sous la direction de l’Université McGill et le Conseil national de recherches Canada, une équipe a mis au point une nouvelle méthode écologique pour produire ces nanocristaux par l’entremise d’un processus de vieillissement avec un agitateur dans des conditions d’humidité élevée. Cette nouvelle technique représente une avancée par rapport aux méthodes existantes puisqu’elle coûte moins cher, consomme moins d’eau et ne nécessite pas de solvants toxiques, tout en donnant un meilleur rendement.

Analyse de la qualité de l'eau.

Des bouteilles d’eau de mer permettent d’en savoir plus sur l’habitat des poissons

L’eau de mer contient des traces du passé : il s’agit d’ADN de poissons et d’invertébrés qui y ont nagé récemment. Les scientifiques peuvent utiliser cette information, appelée ADN environnemental ou ADNe, pour suivre les espèces dans l’espace. Des chercheurs comme la professeure mcgilloise Jennifer Sunday et ses collègues du Pacific eDNA Coastal Observatory (PECO) utilisent cette nouvelle approche pour faire le suivi de la biogéographie de la même manière qu’on prévoit la météo. De Juneau, en Alaska, à San Diego, en Californie, en se concentrant sur l’habitat des herbiers marins de cette grande région côtière, les membres du réseau PECO recueillent de l’eau de mer dans des bouteilles pour savoir où les poissons vivent et comment cela change au fil du temps. Avec ces renseignements, les chercheurs évalueront la répartition géographique de centaines de poissons et pourront mieux comprendre comment les espèces vivent ensemble, en tant qu’espèces consommatrices, concurrentes et envahissantes potentielles, dans des environnements différents. Et tout cela grâce à des bouteilles d’eau.

Parent et enfant lisant sur une tablette.

Une application aide les enfants autistes et hyperlexiques à comprendre ce qu’ils lisent

L’hyperlexie est une affection chez l’enfant d’âge préscolaire caractérisée par un intérêt précoce et très marqué pour les lettres qui dépasse de loin le stade de développement associé à son âge. L’enfant hyperlexique arrive à bien décoder les mots, sans pourtant en comprendre le sens. Cette affection est fréquente chez les enfants atteints d’un trouble du spectre de l’autisme, dont environ 6 à 20 % sont également atteints d’hyperlexie. La recherche indique que les enfants autistes et hyperlexiques semblent emprunter un parcours vers l’alphabétisation qui leur est propre et qui diffère de celui des enfants au développement typique. Ce constat a des répercussions sur l’enseignement de la lecture à un jeune âge. Les mêmes chercheurs ont récemment mis au point une application pour tablette conçue pour tirer parti des forces de l’enfant ayant pour but de l’aider à améliorer sa compréhension écrite.


L’Université McGill

Fondée en 1821, à Montréal, au Québec, l’Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat et se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Institution d’enseignement supérieur de renommée mondiale, l’Université McGill exerce ses activités de recherche dans trois campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 39 000 étudiants, dont plus de 10 400 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 000 étudiants internationaux représentant 30 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université McGill ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 20 % sont francophones.

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