Couverture de la bande dessinée "La femme aux cartes postales"Jean-Paul Eid et Claude Paiement. La femme aux cartes postales, Montréal, La Pastèque, 2016.

Lecture commentée par Anna Giaufret, membre internationale (juin 2020) :

Un lieu de mémoire. Voilà la nature de ce magnifique album.  

D’abord parce que la narration suit la reconstruction mémorielle d’un des personnages, qui, par un hasard du destin, va suivre à rebours des traces mystérieuses qui vont le mener à la découverte d’un secret de famille. Nous sommes en 2002, Victor Weiss est arrivé en Gaspésie. L’année précédente, les tours jumelles se sont écroulées à New York et c’est à ce moment-là que tout a commencé. 

Ensuite parce que l’album fait revivre le Montréal de la fin des années cinquante, avec sa scène jazz internationale, ses luttes pour le pouvoir, sa criminalité et ses campagnes pour la moralité. Au fil d’une chanson, d’une improvisation ou d’un bâtonnet à cocktail minutieusement reproduit, on croit entendre, sentir et toucher ce Montréal-là, comme le font Rosie Rainbow et ses «  Two Little Birds  ».  

Et enfin, c’est un autre événement marquant de l’histoire contemporaine qui va imprimer un brusque tournant à la vie des personnages  : la révolution cubaine. Il y aura un avant et un après pour les trois musiciens. 

Une lecture passionnante, qui transporte son lectorat dans l’espace et dans le temps, en faisant jaillir sous ses yeux des univers disparus, par la reconstruction minutieuse des décors et l’évocation d’un univers sonore envoûtant.  

Le CRIEM soutient les librairies indépendantes et vous encourage à vous procurer cet ouvrage via Les Libraires.

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