Automne 2016

Volume 14 Numéro 2

Un premier événement de sensibilisation à la déglutition à McGill

Par Virginia Hay-Roe et Huong Hoang

English Version

Sensibiliser la population à une déglutition sécuritaire et aux troubles connexes

L’évaluation et le traitement des troubles de la déglutition (dysphagie) font partie des aspects les moins connus du travail des orthophonistes. Peu de gens sont conscients des problèmes qui peuvent être associés à la déglutition, ou des mesures qui peuvent être prises pour les traiter. Afin de mieux informer et de sensibiliser la population, des étudiantes de l’École des sciences de la communication humaine de l’Université McGill (ESCH), Yan Jun Chen, Rebecca Dorner, Charlotte Guillet et Tracy Schaan, ont organisé le premier événement de sensibilisation à la déglutition de McGill dans le cadre d’un projet d’étude indépendante sous la direction de Nicole Li-Jessen, Ph. D.

L’événement d’une durée de quatre heures s’est déroulé à l’Hôpital général juif (HGJ) sous la supervision de Mme Li-Jessen et de Gina Mills, chef intérimaire du Service d’audiologie et d’orthophonie de l’HGJ. En plus des organisatrices, neuf étudiantes en orthophonie de l’ESCH ont pris part de façon bénévole à l’activité. À un kiosque d’information monté pour l’occasion, les étudiantes ont utilisé des affiches, des dépliants et du contenu multimédia afin d’illustrer les étapes et les mécanismes d’une déglutition normale, de même que les différents types de dysphagie. Les personnes intéressées pouvaient, par exemple, tourner une roue chanceuse, répondre à un jeu-questionnaire ou participer à une simulation de dysphagie orale. Au kiosque de dépistage des problèmes de déglutition, on offrait des tests gratuits, en plus de présenter des exercices de déglutition et des stratégies pour les patients souffrant de dysphagie. « Nous sommes vraiment ravies du déroulement de cet événement et de l’intérêt démontré par les gens », déclare Mme Schaan. « Cette première édition fut un énorme succès, renchérit Mme Guillet. Nicole était très satisfaite, Gina aussi et surtout, le public était très satisfait. Nous avons connu un très fort achalandage; c’était complet pendant pratiquement toute la durée de l’événement. »  

 

Lorsqu’un enseigne, deux apprennent

Pour les organisatrices, l’un des plus grands défis consistait à trouver des manières de présenter l’information de façon claire et efficace. « J’ai trouvé particulièrement intéressant de traduire l’information à l’intention du grand public, confie Mme Chen. S’adresser à d’autres professionnels est très différent de s’adresser à la population générale. »  Mme Schaan approuve : « Organiser un nouvel événement à partir de zéro est ce qui m’a surtout marquée! Nous avons dû non seulement penser à toute la logistique d’un événement de ce type, mais aussi approfondir nos propres connaissances sur la dysphagie et apprendre à communiquer ces renseignements au public de manière efficace (autant verbalement qu’à l’aide de nos dépliants et de nos affiches). »  

La réponse du public fut positive : paroles d’encouragement, manifestations d’intérêt et participation étaient au rendez-vous. Mme Chen note parmi les faits saillants de sa journée une conversation avec une professeure de McGill qui a assisté à l’événement. « Elle avait amené son mari [pour un test de dépistage], alors j’ai eu l’occasion de discuter avec elle pendant qu’elle patientait, raconte Mme Chen. Elle nous a dit qu’elle considérait notre travail très important, [que nous fournissions] un service très important à la population et qu’il faudrait poursuivre l’expérience. Elle a dit qu’elle était très fière de nous. »  Mme Dorner a également le sentiment du devoir accompli : « Ce fut très agréable d’avoir la chance de mettre nos connaissances en pratique, mais c’est encore plus gratifiant de sentir que l’on a aidé quelqu’un d’une certaine manière. Ce fut une excellente occasion de fournir un service à notre collectivité dans le cadre de notre programme. »

Les organisatrices de l’événement ont exprimé leur profonde reconnaissance envers les étudiantes bénévoles qui ont collaboré à faire de cet événement un tel succès, de même qu’envers leurs superviseures. Elles soulignent l’apport de Mme Li-Jessen, qui leur a procuré « un dosage parfait de soutien et d’autonomie » pour leur donner confiance et favoriser leur réussite : « C’est formidable de travailler avec Nicole », affirme Mme Guillet avec enthousiasme. Elles remercient également Gina Mills pour sa collaboration et ses « conseils exceptionnels ». Mme Mills a fait « le pont entre [les organisatrices] et l’Hôpital général juif », permettant un déroulement dans encombre, du début à la fin. « Ce fut vraiment un travail d’équipe, affirme Mme Guillet. Tout le monde a mis la main à la pâte pour mettre sur pied cet événement. Nous avions des bénévoles extraordinaires; elles ont réagi au quart de tour pendant toute l’activité. »  

 

Les professionnels sont là pour vous

Compte tenu du succès de ce premier événement de sensibilisation à la déglutition, le groupe a déjà de nouvelles idées pour en augmenter l’envergure dans les années à venir. L’évaluation et le traitement de la dysphagie se font dans un contexte interdisciplinaire. On envisage donc de faire participer d’autres professionnels aux prochaines journées de sensibilisation, par exemple des nutritionnistes et des ergothérapeutes. Cette année, l’événement ciblait la population vieillissante et les personnes ayant subi un AVC, mais il serait également possible d’élargir le public cible ou de se pencher plus particulièrement sur les besoins des patients atteints d’un cancer ou de ceux ayant subi une laryngectomie, ou encore les cas de dysphagie pédiatrique. « Nous espérons vivement que l’événement continuera à s’améliorer et à grandir, déclare Mme Schaan, en tirant profit de la créativité et de la débrouillardise des futurs étudiants en orthophonie. »

Revenant sur les accomplissements réalisés grâce à leur événement, les organisatrices disent espérer avoir aidé à sensibiliser les gens non seulement aux problèmes de déglutition, mais aussi à l’aide qui est à leur portée. « Pendant cette journée, j’ai discuté avec de nombreuses personnes qui en savaient franchement peu sur le mécanisme de déglutition et sur ce qui peut nuire au processus », se remémore Mme Dorner. Bon nombre des participants ont été très surpris de constater l’ampleur des répercussions de la dysphagie, tant sur la santé physique que sur la qualité de vie. « Manger est une activité hautement sociale, explique Mme Chen. Le fait d’être incapable de manger adéquatement peut parfois entraîner l’isolement et un sentiment de honte, voire la dépression. »  Néanmoins, il y a de l’espoir pour les personnes souffrant de dysphagie. Mme Guillet insiste sur l’importance d’agir, en demandant de l’aide d’un professionnel de la santé : « Sachez que [la dysphagie] est un diagnostic et que nous pouvons vous aider. Si vous avez des problèmes de déglutition, quels qu’ils soient, ne restez pas sous leur emprise, ne vous isolez pas et n’ayez pas honte. Consultez votre médecin, consultez votre orthophoniste, nous sommes là pour vous aider. »

Pour en savoir plus sur l’événement de sensibilisation à la déglutition et les autres projets communautaires de l’ESCH, visitez notre site Web : https://www.mcgill.ca/scsd/community

 

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