Subvention généreuse pour un système mesurant l’expérience du patient

Le docteur Zeev Rosberger, madame Rosanna Faria et le docteur Marc Hamel.Collaboration du Réseau de cancérologie Rossy et Action Cancer Ontario

Le Réseau de cancérologie Rossy (RCR) et Action Cancer Ontario (ACO) ont reçu une subvention d’un peu plus d’un million du Partenariat canadien contre le cancer (le Partenariat) aux fins de l’Initiative concertée d’amélioration de l’expérience des patients et des résultats sur la santé (ICAEPRS).  Ce projet triennal facilitera le recours à un ensemble standardisé de mesures des résultats sur la santé rapportés par les patients (MRSRP) et de mesures de l’expérience rapportée par les patients (MERP), ainsi qu’à son utilisation éclairée en pratique clinique pour réduire le fardeau des symptômes et améliorer le vécu du cancer et des soins par un patient. Le but est de concevoir un système commun et durable de mesure de l’expérience du patient qui pourrait s’utiliser partout au Canada.

Après un dépistage initial de la détresse relativement à divers symptômes, l’ICAEPRS ciblera et mettra en œuvre des évaluations spécialisées des degrés d’anxiété, de dépression, de douleur et de fatigue chez les patients. Ceux qui ont besoin d’aide seront orientés rapidement et efficacement vers des services de soins psychosociaux. L’ICAEPRS évaluera si la mise en œuvre du système de mesure de l’expérience des patients et l’orientation de ces derniers entraîne à terme des réductions rapides et ciblées de leurs symptômes et si elle agit sur l’expérience générale du patient. Le projet évaluera aussi la satisfaction du patient par rapport à la prestation de soins de santé et à l’utilisation des soins.

« Le Partenariat est fier de s’associer à cette collaboration du RCR et d’ACO visant à améliorer le vécu des patients atteints du cancer », explique Dre Heather Bryant, vice-présidente, lutte contre le cancer, au PCCC. « Nous travaillons avec des partenaires canadiens à améliorer l’expérience des patients tout au long du système de soins anticancéreux. L’ICAEPRS permettra de concevoir des outils communs pour mesurer la détresse et les symptômes de patients, leur fournir le soutien nécessaire et, à terme, obtenir de meilleurs résultats sur la santé. »

Partenariat multihospitalier

L’ICAEPRS regroupe le Northeast Cancer Centre d’ACO, Trillium Health Partners, le Princess Margaret Cancer Centre et les hôpitaux du RCR, soit le Centre universitaire de santé McGill (CUSM), l’Hôpital général juif (HGJ), le Centre hospitalier de St. Mary (CHSM), ainsi que leurs unités respectives de lutte contre le cancer chez les Autochtones (Premières Nations, Inuits et Métis).

L’ICAEPRS a été inaugurée officiellement à Montréal les 27 et 28 mars, lors d’une séance de planification rassemblant 40 médecins, membres du personnel infirmier, psychologues, spécialistes des TI, gestionnaires de projet et représentants de patients des hôpitaux participants. Les participants des divers établissements étaient réunis pour discuter de la structure globale du partenariat et définir les objectifs de mise en œuvre pour chaque année du projet.

« Il s’agit d’un projet stimulant, mais de grande envergure », dit le docteur Zeev Rosberger, codirecteur de l’ICAEPRS et directeur du programme d’oncologie psychosociale Louise-Granofsky à l’HGJ. « Ce projet multihospitalier et interprovincial accentuera la collaboration au sein des équipes en oncologie du RCR et d’ACO, ainsi que le partage d’expertise, de ressources et de savoirs. À terme, il servira à améliorer et à standardiser le dépistage et le suivi de besoins psychosociaux auxquels les patients peuvent s’attendre au Canada. »

De 35 % à 40 % des patients éprouvent une détresse prononcée

Le cancer est une maladie difficile à affronter qui suscite des réactions différentes d’une personne à l’autre, mais il engendre chez tous les patients un sentiment de détresse lié à la maladie et aux stades de traitement.

« Les recherches montrent que la détresse est fréquente chez les personnes atteintes du cancer. En fait, de 35 % à 40 % d’entre elles éprouvent une détresse non négligeable (sentiments de tristesse et d’anxiété) nécessitant des services spécialisés », précise le docteur Marc Hamel, responsable de l’ICAEPRS et directeur clinique du programme d’oncologie psychosociale au CUSM. « De plus en plus d’études confirment que des interventions psychosociales peuvent soulager la détresse. Une détresse émotionnelle peut faire souffrir un patient, affecter sa qualité de vie et nuire à son adhésion au traitement. »

Suivre et identifier les patients en détresse permet d’améliorer les relations entre les patients et les professionnels de la santé, de déterminer les besoins essentiels d’un patient et donne au professionnel de la santé un aperçu des soins holistiques au-delà de la maladie physique.

Selon Rosanna Faria, responsable de l’ICAEPRS et coordonnatrice de la clinique psychosociale au Centre hospitalier de St. Mary, l’ICAEPRS assure un complément à la mission du RCR d’améliorer la qualité des soins anticancéreux et la satisfaction des patients. Le dépistage de la détresse amène les patients à déterminer les sources de leur détresse, il motive leur participation au processus d’orientation et il accroît leur adhésion aux plans de traitement. Le partenariat entre le patient et le professionnel de la santé facilite un plan global qui intègre traitement médical et interventions de soutien psychosocial dans une véritable démarche de « soins holistiques ».

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