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Punir les enfants quand ils mentent ne fonctionne pas

Les enfants sont plus enclins à dire la vérité pour faire plaisir à un adulte ou parce qu’ils sont convaincus que c’est la bonne chose à faire
Publié: 8 December 2014
En quoi consistait l’expérience :

L’équipe de recherche, dirigée par la professeure Victoria Talwar du Département de psychopédagogie et de psychologie du counselling de l’Université McGill, a laissé chaque enfant seul pendant une minute dans une pièce où se trouvait un jouet placé sur une table derrière lui. L’enfant recevait la consigne de ne pas regarder le jouet en l’absence du chercheur. Pendant ce temps, une caméra vidéo filmait la scène à l’intérieur de la pièce.

Lorsque le chercheur revenait dans la pièce, il posait à l’enfant une question toute simple : « Pendant mon absence, t’es-tu retourné pour regarder le jouet? ».

Ce que les chercheurs ont découvert :

  1.  Un peu plus des deux tiers des enfants ont regardé le jouet (67,5 % ou 251 enfants sur les 372 sujets de l’étude). Plus les enfants étaient vieux (ne serait-ce que d’un mois), moins ils avaient tendance à regarder le jouet.
  2. Lorsque les chercheurs demandaient aux enfants s’ils avaient jeté un coup d’œil au jouet, environ les deux tiers mentaient (167 enfants ou 66,5 %). Chaque fois que l’âge des enfants augmentait d’un mois, ces derniers étaient plus susceptibles de mentir et plus enclins à soutenir leur mensonge

Ce qui a particulièrement retenu l’attention des chercheurs :

  1. Les enfants étaient moins portés à dire la vérité s’ils craignaient d’être punis que si les chercheurs leur demandaient de dire la vérité pour faire plaisir à un adulte ou parce que c’était la bonne chose à faire et qu’ils se sentiraient bien.
  2. Les chercheurs ont constaté, comme ils l’avaient prévu, que si les enfants plus jeunes étaient davantage portés à dire la vérité pour plaire aux adultes, les plus vieux avaient mieux assimilé les normes de conduite qui les poussaient à dire la vérité parce que c’était la bonne chose à faire.

« En résumé, le fait de punir un enfant ne l’incite pas à dire la vérité », affirme Victoria Talwar, chercheuse principale de l’étude. « En réalité,  menacer un enfant de le punir peut avoir l’effet contraire en réduisant la probabilité qu’il dise la vérité lorsqu’il est encouragé à le faire. Cette information peut se révéler utile pour tous les parents de jeunes enfants et les professionnels qui travaillent auprès de ces derniers, comme les enseignants, qui souhaitent encourager les petits à être honnêtes. »

Version intégrale de l’article publié dans la revue scientifique Journal of Experimental Child Psychology

 

 

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