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Les programmes de mieux-être en milieu de travail : positifs pour les Canadiens

Une étude révèle des améliorations importantes sur le plan clinique après une année de participation
Publié: 23 March 2018

Les programmes de mieux-être en milieu de travail sont reconnus pour être fructueux aux États-Unis, en particulier lorsque la participation est associée à des mesures incitatives substantielles comme une réduction des primes d’assurance maladie pour les employés participants. Au Canada, en raison du système de santé public, les initiatives comparables incitant un employeur et ses employés à prendre part à de tels programmes visent principalement l’amélioration de la santé et sont rares malgré les données attestant leur efficacité. Or, à la suite de l’évaluation d’un programme de mieux-être en milieu de travail d’une durée d’un an, un nouvel article publié par des chercheurs de l’Université McGill dans le numéro de mars du Journal of Occupational and Environmental Medicine souligne les avantages de ces programmes pour les Canadiens.

« La promotion de la santé et la prévention de la maladie par l’adoption de saines habitudes de vie sont mal soutenues dans notre système de santé, qui privilégie avant tout la médication ou d’autres formes de soins médicaux, note le Dr Steven Grover, directeur du Programme complet d’amélioration de la santé de McGill (CHIP) et auteur principal de l’étude. Les programmes de mieux-être pour les employés sont donc beaucoup moins répandus au Canada et les rapports publiés sur leurs résultats sont très rares », ajoute le Dr Grover, qui est aussi professeur au Département de médecine à McGill et directeur du Centre d’analyse des coûts et de l’efficacité des soins médicaux à l’Hôpital général de Montréal.

Aux fins de leur étude, les chercheurs ont collaboré avec Merck Canada inc., qui a lancé en 2014 un programme complet de mieux-être appelé VIVEZ, avec un soutien vigoureux de la haute direction et des ressources spécifiques. Les chercheurs ont établi des données de référence pour les participants au moyen de contrôles de santé effectués en début de programme, et leur ont demandé de suivre l’évolution de leur activité et d’évaluer les résultats à la fin d’une année. Parmi les 730 employés admissibles, 688 se sont inscrits au programme. Bien que tous les participants n’aient pas persévéré pendant toute la durée du programme, 66 % ont suivi l’évolution de leur activité durant plus de six semaines.

« À notre connaissance, il s’agit des résultats les plus remarquables à avoir été publiés à ce jour dans un contexte canadien, à propos d’un grand groupe d’employés, avec un suivi des résultats après un an », indique Ilka Lowensteyn, directrice de la recherche clinique au CHIP, professeure adjointe associée à McGill et première auteure de l’étude.

Les participants qui se sont soumis à un second bilan de santé après la première année présentaient une amélioration significative de la tension artérielle systolique, et une réduction du sommeil de piètre qualité, du stress émotionnel intense et de la fatigue.

« Ces améliorations des indicateurs de la santé physique et mentale sont très importantes sur le plan clinique. Nous avons aussi pu démontrer un effet dose-réponse : en effet, les employés qui ont participé le plus sont aussi ceux qui se sont améliorés le plus », ajoute la chercheuse.

La programmation future continuera de promouvoir l’activité physique tout en abordant la saine alimentation, la perte de poids et la gestion du stress, indiquent les chercheurs. Le suivi réalisé évaluera la permanence des changements de mode de vie adoptés par les participants, ainsi que les coûts financiers et les avantages associés à ce type de programme, afin de mieux comprendre les incidences cliniques et économiques potentielles.

« Comme de nombreux adultes canadiens passent de 6 à 9 heures chaque jour ouvrable dans leur milieu de travail, celui-ci peut servir de cadre particulièrement efficace pour changer d’habitudes de vie, écrivent les auteurs. Les résultats à court terme de ce programme sont prometteurs et semblent avoir amélioré l’état de santé des employés; ils pourraient ainsi servir à orienter la conception de tels programmes dans d’autres compagnies canadiennes. »


Merck Canada a contribué au financement du programme, qui a été conçu et évalué au préalable, en partie, grâce à des subventions des Instituts de recherche en santé du Canada, et par le Programme complet d’amélioration de la santé de McGill, un programme à but non lucratif situé au Y Snowdon.

L’article intitulé The Measurable Benefits of a Workplace Wellness Program in Canada a été publié dans le numéro de mars du Journal of Occupational and Environmental Medicine.
DOI: 10.1097/JOM.0000000000001240

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