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Des décès évitables chez les enfants porteurs du VIH

Publié: 19 July 2016

Salle de Presse

La prévention des infections opportunistes pourrait sauver des vies et générer des économies

En 2014 uniquement, 150 000 enfants de moins de 15 ans porteurs du VIH ont succombé à des infections opportunistes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire; ce sont là les données de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Or, selon une étude publiée récemment dans la revue Clinical Infectious Diseases, bon nombre de ces infections et de ces décès auraient pu être évités grâce aux traitements antirétroviraux (TAR), qui permettent au système immunitaire de se rebâtir. Le recours aux TAR chez les enfants porteurs du VIH permettrait en outre aux organismes voués à la santé partout dans le monde de réaliser une économie annuelle de près de 18 millions de {cke-peak}nbsp;US en réduisant le nombre d’infections opportunistes, dont les infections bactériennes. 

« Actuellement, environ le tiers seulement des enfants de moins de 15 ans dans les pays à revenu faible ou intermédiaire sont susceptibles de recevoir les TAR dont ils ont besoin, comparativement aux deux tiers des adultes », indique l’auteure principale de l’étude, la Dre Marie-Renée B-Lajoie, du Département de médecine familiale de l’Université McGill. « De nombreux enfants porteurs du VIH, surtout en Afrique subsaharienne, demeurent donc exposés aux infections opportunistes et à d’autres maladies infectieuses, telles que la tuberculose, ainsi qu’aux pneumonies et aux diarrhées bactériennes. Et le coût, tant humain que financier, du traitement de ces infections demeure très élevé. »

Nouvelles recommandations de l’OMS

Ces conclusions s’appuient sur l’examen de 88 études réalisées sur une période de près de 20 ans – entre 1990 et 2013 – chez quelque 56 000 enfants porteurs du VIH provenant de pays à revenu faible ou intermédiaire d’Afrique subsaharienne, d’Amérique latine et des Caraïbes ainsi que d’Asie. Les chercheurs précisent que dans ses lignes directrices de 2015, l’OMS recommande la mise en place d’un TAR chez tous les enfants et les adolescents, et considère les bébés de moins d’un an comme des patients prioritaires.

« Certes, le nombre d’enfants qui contractent le VIH ou décèdent des suites de l’infection a diminué de façon spectaculaire depuis l’an 2000. Mais il reste qu’aujourd’hui encore, malgré les recommandations de l’OMS, les enfants continuent toujours de passer après les adultes », se désole la Dre Lajoie. « Notre étude révèle des lacunes en ce qui a trait au dépistage  du VIH chez le nouveau-né et aux programmes de prévention mère-enfant. L’approvisionnement en antirétroviraux à dosage pédiatrique laisse également à désirer; or, nous avons besoin de ces médicaments pour faire reculer, voire éradiquer, l’infection par le VIH chez l’enfant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. »

Cette recherche a été financée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

L’article « Incidence and prevalence of opportunistic and other infections and the impact of antiretroviral therapy among HIV-infected children in low and middle-income countries: a systematic review and meta-analysis », par Marie-Renée B-Lajoie et coll., a été publié dans la revue Clinical Infectious Diseases. DOI : 10.1093/cid/ciw139

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