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Avancée dans le traitement d’une maladie osseuse rare

Identification d’un substrat protéique lié à la forme la plus courante de rachitisme héréditaire
Publié: 20 February 2013

Cette découverte, qui pourrait ouvrir la voie à des traitements plus efficaces pour cette maladie rare, a été réalisée par les équipes de Marc McKee, professeur à la Faculté de médecine dentaire et au Département d’anatomie et de biologie cellulaire de l’Université McGill, et de Nilana M.T. Barros, professeure à l’Université fédérale de São Paulo. Fondés sur les résultats de recherches antérieures ayant démontré que le RVRH-XLH est attribuable à des mutations du gène PHEX, leurs travaux ont fait l’objet d’un article qui sera publié dans le numéro de mars de la revue spécialisée Journal of Bone and Mineral Research.

« Le RVRH-XLH résulte en partie d’une fuite rénale des phosphates – qui sont éliminés dans les urines –, constituants importants des os et des dents, tout comme le calcium, explique le professeur McKee. En étudiant d’autres facteurs susceptibles de jouer un rôle dans le RVRH-XLH, nous avons eu recours à diverses méthodes expérimentales afin de démontrer que l’activité enzymatique du PHEX entraîne la dégradation pratiquement complète de l’ostéopontine dans les os. » 

Cette perte d’ostéopontine, puissant inhibiteur de la minéralisation (ou calcification) des tissus osseux et dentaires, permet normalement aux os et aux dents de se minéraliser et, par conséquent, d’acquérir la résistance nécessaire aux contraintes biomécaniques auxquelles ils sont soumis. Dans le cas des patients atteints de RVRH-XLH chez qui l’activité enzymatique du PHEX est insuffisante, l’ostéopontine et certains de ses peptides inhibiteurs de plus petite taille sont retenus dans les os et s’y accumulent, empêchant ces derniers de se solidifier. Il en résulte des déformations osseuses observées chez les tout-petits, notamment des jambes arquées et des genoux cagneux.

Ces symptômes ne menacent pas le pronostic vital, mais la minéralisation insuffisante des os (ostéomalacie) et des dents oblige le patient à marcher en se dandinant et se traduit rapidement par un retard statural, des douleurs osseuses et musculaires, une faiblesse et des abcès dentaires spontanés.

Comme le traitement standard reposant sur l’administration de phosphates – lesquels augmentent le taux de phosphates circulant – ne permet d’obtenir qu’une amélioration partielle des symptômes, les scientifiques ont axé leurs travaux sur la recherche de facteurs locaux inhérents aux tissus osseux qui seraient susceptibles d’inhiber la minéralisation chez les patients atteints de RVRH-XLH. 

« L’identification de l’ostéopontine comme substrat protéique du PHEX nous permet maintenant de travailler à la mise au point d’une enzymothérapie de remplacement pour les patients atteints de RVRH-XLH chez qui l’absence d’activité du PHEX est confirmée. Il s’agit d’une démarche similaire à celle adoptée par les chercheurs pour le traitement d’une autre maladie osseuse rare appelée hypophosphatasie », affirme la professeure Barros. 

Ce projet a été financé conjointement par les Instituts de recherche en santé du Canada et la Fundação de Amparo ȧ Pesquisa do Estado de São Paulo (Brésil).

 

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