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Une vie trop facile

Published: 29 July 2011

L'auteur est titulaire de la chaire Repap à la faculté de gestion Desautels de l'Université McGill, Reuven Brenner.

Ayant passé les dernières semaines en Europe, ma forte impression est que la crise actuelle ne se soldera pas par une Europe plus unifiée en ouvrant la porte à la création d'un futur ministère européen des Finances, qui émettrait des obligations «européennes» et coordonnerait ses interventions avec la Banque centrale européenne.

Les gouvernements européens vont plutôt avoir recours à un assortiment de mesures d'urgence temporaires et de court terme et vont se débrouiller d'une manière ou d'une autre pendant un certain temps. Ensuite, avec l'arrivée d'une crise encore plus importante, la conception actuelle de l'Union européenne s'effondrera.

Ce qui semble manquer totalement en Europe à l'heure actuelle est un objectif à atteindre. Aucun politicien européen n'a articulé une vision d'un modèle de société prospère et efficace.

Ce qui m'a d'abord frappé en Europe est la présence constante de jérémiades et la conviction que l'État doit régler tous les problèmes. Et cela, en dépit du fait que les coffres des gouvernements sont vides et leur accès au crédit limité.

Bien sûr, nous avons aussi beaucoup de jérémiades de ce côté de l'Atlantique. Cependant, la différence ici est qu'il y a un sentiment d'espoir et de but à atteindre qui est difficile à détecter en Europe. Google, Apple, Facebook, Yahoo! et Amazon, le dynamisme entrepreneurial qu'ils représentent, l'accès aux capitaux pour croître, trouver des solutions à des problèmes difficiles, sont des symboles de cette différence.

En France, en revanche, le débat bla-bla de l'heure est sur la «dé-mondialisation» et sur Martine Aubry, une des candidates sérieuses pour la nomination du Parti socialiste à la course à la présidence et l'architecte de la loi sur la semaine de travail de 35 heures.

Moïse avait sauvé les Juifs de l'esclavage égyptien et leur avait proposé l'option de la liberté et de la responsabilité. Une tâche difficile. D'abord, il a erré pendant 40 ans dans le désert pour se débarrasser de la génération élevée dans la mentalité de l'esclavage. Puis il s'est retrouvé avec une nouvelle génération qui n'avait plus la mentalité d'esclave, mais avait perdu l'éthique du travail après avoir reçu la manne du ciel pendant 40 ans.

Résultat: il n'y a pas de repas gratuit dans ce monde, même si physiquement la manne semblait l'être. La mentalité d'esclave a été perdue, mais la paresse et la tendance à pleurnicher l'ont remplacée.

Lire l'article complet : Cyberpresse, 29 juillet 2011

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