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Une percée prometteuse dans le traitement de la SP

Publié: 22 December 2016

Un médicament s’avère efficace pour réduire de nouvelles poussées ou une progression des symptômes

Des essais cliniques distincts ont montré l’efficacité d’un médicament appelé ocrelizumab à réduire de nouvelles poussées chez des personnes atteintes de sclérose en plaques (SP) de type cyclique et une nouvelle aggravation des symptômes dans le cas de la SP progressive primaire.

Trois études menées par une équipe internationale de chercheurs, qui compte Amit Bar-Or et Douglas Arnold de l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal de l’Université McGill, ont révélé que l’ocrelizumab peut diminuer considérablement de nouvelles poussées de SP cyclique, et ralentir l’aggravation des symptômes causés par la SP progressive primaire.

Dans l’une des études, 732 patients atteints de SP progressive primaire ont été répartis aléatoirement selon un ratio de 2:1 pour recevoir soit l’ocrelizumab, un anticorps monoclonal humanisé qui cause une déplétion des lymphocytes B CD20+, soit un placebo.

La proportion de patients avec une progression confirmée de l’incapacité après 12 semaines était de 39,3 pour cent avec le placebo, par rapport à 32,9 pour cent avec l’ocrelizumab. Après 24 semaines, la proportion avec une progression confirmée de l’incapacité était de 35,7 pour cent avec le placebo par rapport à 29,6 pour cent avec l’ocrelizumab. À la 120e semaine, le test mesurant la vitesse de marche d’un sujet sur une distance de 25 pieds montrait une dégradation de 55,1 pour cent chez les sujets traités au placebo par rapport à 38,9 pour cent chez ceux traités à l’ocrelizumab. On a aussi observé chez les patients sous ocrelizumab moins de nouvelles lésions au cerveau et une perte moindre du volume du cerveau que chez les sujets ayant reçu le placebo.

L’ocrelizumab a aussi été testé dans deux études distinctes de sujets atteints de SP cyclique, l’une avec un groupe de 821 personnes, et l’autre avec 835 personnes. Dans les deux études, les sujets ont été répartis aléatoirement selon un ratio de 1:1 pour recevoir soit l’ocrelizumab, soit un traitement reconnu pour la SP cyclique, l’interféron bêta sous-cutané injecté trois fois par semaine. Par rapport au placebo, les taux de récurrence des poussées chez les sujets sous ocrelizumab étaient plus faibles de 46 pour cent dans une étude et de 47 pour cent dans l’autre. Les chercheurs ont constaté que l’ocrelizumab réduisait le risque de l’aggravation de l’incapacité après 12 semaines et 24 semaines, et réduisait le nombre de nouvelles lésions au cerveau.

Selon les résultats de l’étude, des réactions liées à la perfusion ont été constatées chez 34,3 pour cent des sujets sous ocrelizumab. Les infections graves n’étaient pas plus fréquentes avec l’ocrelizumab qu’avec l’interféron (1,3 par rapport à 2,9 pour cent respectivement). Des tumeurs malignes ont été constatées chez quatre sujets sous ocrelizumab et chez deux sujets sous interféron. L’innocuité à long terme de l’ocrelizumab devra être déterminée par l’approfondissement des observations.

« Les résultats chez les patients atteints de SP cyclique démontrent non seulement l’efficacité très élevée du médicament contre les poussées, mais souligne aussi le nouveau rôle important des lymphocytes B du système immunitaire dans le développement de poussées », indique le Dr Bar-Or. « Bien que les résultats chez les patients atteints de SP primaire progressive soient plus modestes, ils représentent néanmoins le tout premier essai clinique positif, une percée qui permet d’espérer pour la SP progressive primaire, auparavant impossible à traiter. C’est une avancée importante dans le domaine. »

Les conclusions des deux études, financées par Roche, ont paru dans le New England Journal of Medicine le 21 décembre 2016.

La sclérose en plaques

Le Canada a un des taux les plus élevés de SP au monde – environ 1100 nouveaux cas chaque année. Des 50 000 Canadiens atteints de SP, plus d’un sur cinq vit au Québec. La SP est l’une des maladies neurologiques les plus répandues chez les jeunes Canadiens. Des enfants de deux ans peuvent en être atteints, mais la maladie se manifeste en général dans la fleur de l’âge, entre 15 et 40 ans. Les femmes risquent deux fois plus que les hommes de contracter la SP.

Le Neuro

L’Institut et hôpital neurologiques de Montréal – le Neuro – est un centre médical universitaire unique qui se consacre aux neurosciences. Fondé en 1934 par l’éminent neurochirurgien Wilder Penfield, le Neuro a acquis une renommée internationale pour son intégration de la recherche, de ses soins exceptionnels aux patients et de sa formation spécialisée, essentiels à l’avancement de la science et de la médecine. À la fois institut de recherche et d’enseignement de l’Université McGill, le Neuro constitue l’assise de la mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill.  Ses chercheurs sont des chefs de file reconnus mondialement pour leur expertise en neurosciences cellulaire et moléculaire, en imagerie du cerveau, en neurosciences cognitives, ainsi que dans l’étude et le traitement de l’épilepsie, de la sclérose en plaques et de troubles neuromusculaires.

 

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