Nouvelles

Une chercheuse du CUSM relie un gène autodestructeur à des infections mortelles

Publié: 19 April 2006

La caspase-12 est une molécule porteuse d'un désir de mort. Présente uniquement chez les sujets d'ascendance africaine, cette protéine inhibe le système immunitaire de l'organisme, ouvrant ainsi la voie à des infections potentiellement mortelles. Dans une nouvelle étude novatrice publiée cette semaine dans la prestigieuse revue Nature, l'équipe qui a été la première à découvrir le rôle de la caspase-12 chez l'humain en a maintenant expliqué le mécanisme de sabotage, ce qui permet aux chercheurs d'élaborer des méthodes pour contrer ses effets dommageables.

La caspase-12 se retrouve chez environ 20 % des sujets d'ascendance africaine, mais elle est complètement disparue chez toutes les autres ethnies depuis quelque 60 000 années. " C'est toujours un mystère de savoir pourquoi seules les populations africaines ont conservé cette enzyme ", dit la Dre Maya Saleh, chercheuse médicale à la division des Soins intensifs du CUSM et professeure adjointe au département de Médecine de l'Université McGill. " Il se peut qu'en Afrique la protéine ait déjà eu une fonction de protection en combattant les maladies autoimmunes ou peut-être parasitaires, comme le paludisme. Aujourd'hui, la caspase-12 n'apporte aucun avantage aux porteurs et laisse souvent l'organisme plus vulnérable devant les infections mortelles et la sepsie (le " choc septique "). Ce n'est qu'en explorant les mécanismes d'action de la caspase-12 que nous pouvons espérer inhiber ses effets destructeurs ", dit la Dre Saleh.

La Dre Saleh et une équipe de recherche de Merck et du La Jolla Institute for Allergy and Immunology à San Diego ont effectué des expériences de laboratoire sur des souris déficientes pour le gène de la caspase-12. " Nous avons découvert que la caspase-12 bloque la réponse inflammatoire de l'organisme à l'infection en bloquant l'activité d'une autre enzyme, utile celle-là ", dit la Dre Saleh. " C'est un peu comme le méchant qui entraîne le bon dans la mauvaise voie. " La découverte de la Dre Saleh marque un important progrès et permettra aux chercheurs de mettre au point des traitements susceptibles de renforcer le système immunitaire des personnes qui ont le malheur d'être porteuses du gène de la caspase-12.

Cette recherché a été financée par une bourse de recherche attribuée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), le CUSM et l'Université McGill à la Dre Saleh.

L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR du CUSM) est un centre de recherche hospitalo-universitaire de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de santé. Établi à Montréal, au Québec, il constitue la base de recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la Faculté de médecine de l'Université McGill. L'Institut compte plus de 500 chercheurs, près de 1 000 étudiants diplômés et postdoctorants et plus de 300 laboratoires de recherche consacrés à un large éventail de domaines de recherche, fondamentale et clinique. L'Institut de recherche est à l'avant-garde des connaissances, de l'innovation et de la technologie. La recherche de l'Institut est étroitement liée aux programmes cliniques du CUSM, ce qui permet aux patients de bénéficier directement des connaissances scientifiques les plus avancées. Pour de plus amples renseignements, consulter l'adresse www.cusm.ca/research.

Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) est un centre hospitalier universitaire intégré, reconnu à l'échelle internationale pour l'excellence de ses programmes cliniques, de sa recherche et de son enseignement. Il est issu de la fusion de cinq hôpitaux d'enseignement affiliés à la Faculté de médecine de l'Université McGill : l'Hôpital de Montréal pour enfants, l'Hôpital général de Montréal, l'Hôpital Royal Victoria, l'Hôpital et l'Institut neurologiques de Montréal et l'Institut thoracique de Montréal. Misant sur le leadership médical acquis des hôpitaux fondateurs, le CUSM a pour objectif d'assurer aux patients des soins fondés sur les connaissances les plus avancées dans le domaine de la santé et de contribuer au progrès des connaissances.

Back to top