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Résistance à la grippe

De nouvelles avenues pour le contrôle de l’influenza grâce à l’identification d’une enzyme

 

Publié: 15 January 2014
Sous la direction de la Dre Maya Saleh, professeure au Département de Médecine à l’Université McGill, une équipe de chercheurs a identifié que l’enzyme cIAP2 aide les poumons à se protéger contre la grippe en permettant la résistance du tissu pulmonaire. « Il s’agit d’une découverte qui ouvre des nouvelles voies fort intéressantes pour le contrôle de l’influenza. Jusqu’à maintenant, il demeurait difficile de cibler le virus, particulièrement à l’issue de nouvelles souches », a indiqué la Pre Saleh, également chercheuse à l’Institut de recherche du Centre Universitaire de Santé McGill (IR-CUSM). « Selon les résultats de notre étude, rehausser la résistance de l’organisme au virus pourrait se révéler efficace contre l’infection à l’influenza ».  

Comme cela est le cas dans la lutte contre de nombreuses infections, combiner les aspects de contrôle et de défense permet de lutter efficacement contre la grippe. L’aspect contrôle permet au système immunitaire d’empêcher la réplication du virus et son attaque avec une force accrue. L’aspect défense permet au corps de résister activement à la destruction ainsi qu’à la mort cellulaire induites par le virus.  

En étudiant le rôle de la cIAP2 chez des souris atteintes du virus A de l’influenza H1N1, Maya Saleh et son équipe ont découvert que l’enzyme est nécessaire au contrôle de la nature de la mort cellulaire durant l’infection. Ils ont découvert que la cIAP2, qui altère et active les facteurs de survie au sein de la cellule, protège l’organisme de la mort nécrotique, un processus inflammatoire et autodestructeur. L’enzyme agit en sorte de gardien contre la mort cellulaire.

En absence de la cIAP2, les facteurs qui préservent la survie de la cellule révèlent un côté destructeur et entraînent la forme néfaste de la mort cellulaire. Par conséquent, la cIAP2 protège non seulement les cellules infectées d’une telle mort, mais également les cellules intactes du même tissu. Ce faisant, l’enzyme rehausse la résistance à l’infection à l’influenza et aux affections qui y sont liées.

Selon les chercheurs, l’identification de cette voie de résistance à la grippe donne lieu à maintes possibilités en matière de développement de médicaments. Candidat postdoctorant au laboratoire de la Pre Saleh, Ian Rodrigue-Gervais croit que l’aspect le plus intéressant de cette découverte est la possibilité de supprimer des conséquences de la blessure tissulaire issue par la grippe. « Les fruits de nos recherches nous ont permis de constater qu’en présence de l’enzyme cIAP2, l’hôte affiche une meilleure tolérance à l’infection et parvient donc à atténuer l’impact de la maladie. »  

Cette recherche a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, le Fonds Burroughs Wellcome, le Fonds de recherche en santé du Québec, l’Association canadienne de gastroentérologie/Abbott, la Fondation Strauss, l’Association canadienne du cancer du rein et les Instituts nationaux de recherche des États-Unis.

Pour lire l’article intitulé Cellular inhibitor of apoptosis protein cIAP2 regulates pulmonary tissue necrosis and host survival to influenza A virus infection, écrit par Ian Rodrigue‑Gervais et ses collaborateurs et paru dans Cell Host & Microbe, consultez le http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1931312813004368

 

Entrevues en anglais et français

Chef d’équipe : maya.saleh [at] mcgill.ca

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