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Mai 2017 ‒ Mois de sensibilisation à la sclérose en plaque

Publié: 1 May 2017

L’Institut et hôpital neurologiques de Montréal (« Le Neuro ») a mis sur pied la première clinique de sclérose en plaques au Canada. Depuis de nombreuses années, le Neuro consacre d’importantes ressources à la recherche sur la sclérose en plaques et au traitement de cette maladie. La Clinique de sclérose en plaques emploie du personnel hautement spécialisé qui a accès aux plus récentes données issues de la recherche et aux méthodes de traitement les plus novatrices. À la Clinique de sclérose en plaques, innovation et progrès sont les mots d’ordre.
 

Soins cliniques

La Clinique de sclérose en plaques reçoit quelque deux mille patients chaque année. Une équipe multidisciplinaire assure la prise en charge des nombreuses facettes de la maladie. Les patients qui souffrent de sclérose en plaques sont confrontés à de nombreuses difficultés, dont une réduction de leur mobilité. Les membres de leur famille doivent pour leur part composer avec le stress lié à leur rôle d’aidants naturels. À la Clinique, les patients sont traités par une équipe multidisciplinaire composée de neurologues, d’infirmières spécialisées, de physiothérapeutes, d’ergothérapeutes et de travailleurs sociaux.

Dans le but d’améliorer les modalités thérapeutiques et de contribuer à l’avancement de la recherche sur la sclérose en plaques, la Clinique invite les patients à participer à des essais cliniques sur de nouveaux médicaments à l’Unité de recherche clinique du Neuro. Pour obtenir de plus amples renseignements à ce sujet, visitez le http://cru.mcgill.ca/?lang=fr.

Deux neurologues rattachés au Neuro, soit les Drs Jack Antel et Douglas Arnold, participent à titre de chercheurs à trois nouveaux projets de recherche d’envergure financés par l’International Progressive MS Alliance, initiative qui regroupe des ressources et des experts des quatre coins du monde dans le but de trouver des réponses et de proposer des solutions pour mettre fin à la sclérose en plaques progressive. L’Alliance s’est donné comme mission d’accélérer la mise au point de traitements pour la sclérose en plaques progressive en finançant les meilleurs projets de recherche, peu importe où ils se déroulent dans le monde. L’Alliance est dirigée par des sociétés de sclérose en plaques du Canada, des États-Unis, d’Italie, d’Australie et du Royaume-Uni ainsi que par la Fédération internationale de la sclérose en plaques. Elle reçoit l’appui de plus de 35 sociétés, fondations et fiducies vouées à la sclérose en plaques, qui lui offrent soutien financier et ressources.
 

Les Drs Antel et Arnold participent aux projets suivants de l’International Progressive MS Alliance 

Créer une pépinière de candidats-médicaments pour le traitement de la sclérose en plaques

Le Dr Jack Antel, l’un des plus éminents spécialistes de la sclérose en plaques au Canada, a été choisi pour participer à un projet dirigé par le Dr Francisco Quintana, du Brigham and Women’s Hospital de Boston, aux États-Unis, dont l’objectif est de trouver des médicaments qui pourraient se révéler efficaces pour le traitement de la sclérose en plaques progressive. On souhaite évaluer ces candidats-médicaments chez des patients dans un délai de quatre ans suivant le début de l’étude.

Ce projet ciblera le système immunitaire naturel du système nerveux central (SNC). Normalement, ce système immunitaire sert à protéger l’organisme contre les infections, mais les chercheurs ont découvert que certaines cellules immunitaires naturelles du SNC jouent un rôle dans l’apparition de la sclérose en plaques et d’autres maladies. À l’aide de modèles de la sclérose en plaques, l’équipe du Dr Quintana a découvert qu’il était possible de stopper l’atteinte nerveuse en manipulant génétiquement les voies nerveuses. À l’heure actuelle, il n’existe encore aucun candidat-médicament agissant sur les cellules immunitaires naturelles.

Ce projet vise quatre objectifs : étudier la réponse immunitaire naturelle au sein du SNC, élaborer des modèles expérimentaux aux fins d’évaluation de candidats-médicaments, déterminer le mode d’action des candidats-médicaments, et découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques et de nouveaux médicaments susceptibles d’agir sur le système immunitaire naturel en présence de sclérose en plaques progressive.

Outre le Dr Antel, des chercheurs de l’Institut Broad (aux États-Unis), de l’Université de Montréal et de l’Institut Weizmann des sciences (en Israël) participeront à l’étude du Dr Quintana.

Mettre au point des médicaments contre la sclérose en plaques grâce à la bio‑informatique et à la reprogrammation cellulaire

Le Dr Antel apporte également sa collaboration à un programme d’envergure internationale faisant appel à la bio-informatique et à la reprogrammation cellulaire dans le but de mettre au point des médicaments pour le traitement de la sclérose en plaques progressive. Ce projet, connu sous le nom de BRAVEinMS, est dirigé par le Dr Gianvito Martino de l’Institut des sciences San Raffaele de Milan, en Italie.

Ce projet vise essentiellement à découvrir des façons de favoriser la remyélinisation dans les cas de lésions ou de dysfonctionnement de la gaine de myéline qui recouvre les axones, structures semblables à des fils qui assurent la transmission des signaux électriques entre les cellules cérébrales. Des données indiquent que la sclérose en plaques est une maladie auto-immune qui entraîne la dégradation de la gaine de myéline.

Les chercheurs analyseront de vastes corpus de données biologiques et chimiques afin de découvrir des voies biologiques et des cibles thérapeutiques dont on pourrait se servir pour favoriser la remyélinisation. Ils cibleront notamment des composés chimiques et des médicaments déjà approuvés pour le traitement d’autres maladies et qui pourraient se révéler utiles dans la sclérose en plaques progressive.

Des chercheurs d’Italie, des États-Unis, de France et d’Allemagne collaboreront également à ce projet.
 

Trouver un biomarqueur pour le dépistage précoce de la sclérose en plaques progressive

Le Dr Douglas Arnold, neurologue au Neuro, dirige une équipe internationale de chercheurs qui s’emploie à mettre au point un outil révolutionnaire permettant de mesurer le rythme auquel évolue la sclérose en plaques progressive. Ce projet passionnant pourrait permettre de dépister cette maladie avant même l’apparition des symptômes. Les chercheurs veulent essentiellement trouver un marqueur d’imagerie par résonance magnétique (IRM) susceptible de faciliter [MBM2] la mise au point de médicaments pour le traitement de la sclérose en plaques progressive. Le dépistage précoce pourrait également permettre de prendre en charge la maladie à un stade moins avancé, ce qui constituerait une importante percée dans le traitement de la sclérose en plaques progressive.

« Dans le cadre de notre projet, nous étudions la possibilité de recourir à l’IRM pour trouver un biomarqueur permettant de détecter les lésions cérébrales associées à la sclérose en plaques progressive avant que les médecins ne puissent déceler les symptômes lors d’une visite à la clinique », explique le Dr Arnold. « Nous croyons qu’il s’agit d’un objectif réalisable en raison de la capacité qu’a le cerveau de compenser les lésions dans une certaine mesure. »

L’équipe multidisciplinaire aura recours à l’informatique, au traitement d’image et à la statistique afin d’étudier quelque 40 000 clichés d’IRM réalisés chez plus de 2 000 patients. Des outils de pointe pour l’analyse des images permettront de mesurer les structures cérébrales et d’apprécier le volume et l’aspect du cerveau. De plus, la comparaison des données statistiques permettra de détecter les modifications des schémas cérébraux qui semblent témoigner d’une évolution de la sclérose en plaques.

L’équipe aura recours à des méthodes qui se sont révélées fructueuses dans d’autres disciplines, mais qui n’ont pas encore été utilisées dans la recherche sur la sclérose en plaques.

« Ainsi, l’une de ces méthodes repose sur des techniques évoluées d’apprentissage machine semblables à celles utilisées pour la reconnaissance faciale », précise le Dr Arnold. « De telles techniques permettent de déceler, sur les clichés, des anomalies qui témoignent de l’évolution de la maladie et qui peuvent échapper au regard humain. »

« Nous croyons que ces travaux pourraient conduire à la mise au point d’outils susceptibles de faciliter la réalisation d’essais cliniques de moindre envergure et moins coûteux sur de nouveaux médicaments pour le traitement de la sclérose en plaques progressive », affirme le Dr Arnold. « Ces nouveaux outils pourraient inciter les sociétés pharmaceutiques à réaliser davantage d’essais cliniques. »

Des chercheurs des Pays-Bas, de Grande-Bretagne, des États-Unis, d’Israël, de Suisse et d’Italie participeront également à ce projet de l’Université McGill.

 

La recherche sur la sclérose en plaques au Neuro

Au Neuro, environ 50 employés se consacrent à la recherche fondamentale et clinique sur la sclérose en plaques. Ils ont recours à des techniques d’imagerie cérébrale de pointe et aux outils de biologie cellulaire les plus perfectionnés pour étudier toutes les facettes et tous les stades de la maladie. Les spécialistes en recherche fondamentale et les cliniciens du Neuro travaillent en étroite collaboration afin que les découvertes issues de la recherche débouchent sur la mise au point de traitements efficaces.

Le Dr Yves Lapierre, neurologue, dirige la Clinique de sclérose en plaques. Il réalise des essais cliniques sur des médicaments et conçoit des programmes permettant aux cliniciens de prescrire les médicaments contre la sclérose en plaques de façon optimale afin de prévenir les poussées.

Le Dr Paul Giacomini est le directeur adjoint de la Clinique de sclérose en plaques. Il est reconnu à l’échelle nationale pour son expertise dans les domaines de la sclérose en plaques et des troubles neuro-inflammatoires. En plus d’assurer la prise en charge de nombreux patients, il réalise des essais cliniques visant à évaluer de nouveaux traitements pour les formes rémittente et progressive de la sclérose en plaques. Fort actif en formation, il dirige le programme de formation complémentaire de l’Université McGill sur la sclérose en plaques ainsi que de nombreuses initiatives déployées dans toutes les régions du Québec.

Le Dr Jack Antel est un neurologue qui cherche à comprendre l’incidence des interactions entre les cellules nerveuses et immunitaires sur l’apparition de la sclérose en plaques. Ses travaux de recherche portent également sur les cellules gliales et les facteurs susceptibles de favoriser le processus de remyélinisation.

Alyson Fournier, Ph. D., est une neuroscientifique qui s’intéresse aux lésions neuronales et à leurs causes. Elle cherche à découvrir des façons de réparer les cellules nerveuses endommagées par la sclérose en plaques.

Le Dr Douglas Arnold, neurologue et expert en IRM, utilise des techniques d’imagerie de pointe pour mieux comprendre les effets de la sclérose en plaques sur le cerveau ainsi que le mode d’action des nouveaux traitements contre cette maladie. Il était responsable de l’analyse des données obtenues par IRM dans le cadre de deux essais de phase III ayant mené à l’homologation de deux nouveaux médicaments contre la sclérose en plaques, le daclizumab [JF3] (ZinbrytaMC) et l’ocrélizumab (OcrevusMC).

Tim Kennedy, Ph. D., est un neuroscientifique qui s’intéresse au processus de myélinisation au cours des premiers stades de la croissance et à la façon dont la myéline est préservée dans le cerveau parvenu à maturité. Ses travaux visent à découvrir de nouvelles façons de stimuler la remyélinisation.

La Dre Daria Trojan, physiatre, est spécialisée dans l’évaluation et la prise en charge des symptômes chez les patients souffrant de sclérose en plaques. En collaboration avec le Dr John Kimoff, spécialiste du sommeil, elle mène un essai clinique comparatif avec randomisation portant sur un traitement du syndrome d’apnée-hypopnée obstructive du sommeil chez des sujets atteints de sclérose en plaques. L’année dernière, elle a réalisé, en collaboration avec des ingénieurs en mécanique de l’Université McGill, une étude visant à concevoir un outil convivial d’évaluation de la démarche des personnes atteintes de sclérose en plaques que les spécialistes peuvent utiliser au point d’intervention.

Renseignements : https://www.mcgill.ca/neuro/fr/recherche/groupes-de-recherche/maladies-neuro-immunologiques

 

La sclérose en plaques

  • Le Canada affiche l’un des plus hauts taux de sclérose en plaques au monde : on y recense environ 1 100 nouveaux cas par année. Quelque 50 000 Canadiens souffrent de cette maladie, et plus d’un patient sur 5 est québécois.
     
  • La sclérose en plaques est l’une des maladies neurologiques les plus répandues chez les jeunes Canadiens et peut se manifester dès l’âge de deux ans. Elle est le plus souvent diagnostiquée chez des personnes dans la fleur de l’âge, soit entre 15 et 40 ans.
     
  • Les femmes sont deux fois plus susceptibles d’en être atteintes que les hommes.
     
  • La sclérose en plaques s’attaque au cerveau et à la moelle épinière. Elle se manifeste généralement par une fatigue extrême, des troubles visuels et sensoriels ainsi que par des problèmes d’équilibre. À terme, la perte du contrôle musculaire entraîne la paralysie.
     
  • On ignore ce qui cause la sclérose en plaques. Les données dont nous disposons semblent indiquer qu’il s’agit d’une maladie auto-immune qui touche la myéline, substance qui recouvre les axones, structures semblables à des fils qui assurent la transmission des signaux électriques entre les cellules cérébrales.

Les diverses formes de sclérose en plaques :

  • La sclérose en plaques récurrente-rémittente est le mode d’installation le plus courant de la maladie. Cette forme est caractérisée par des poussées de symptômes entrecoupées de périodes de rémission dont la durée varie; en général, toutefois, la maladie évolue au fil du temps.
     
  • La sclérose en plaques progressive primaire est la forme la plus rare de la maladie, caractérisée par une aggravation continue des symptômes dès le début de la maladie, sans périodes de rémission.
     
  • La sclérose en plaques progressive secondaire apparaît après quelques années chez certains patients atteints de la forme récurrente-rémittente de la maladie. À terme, on observe une aggravation constante des symptômes, sans périodes de rémission.

 

Le Neuro

L’Institut et hôpital neurologiques de Montréal, le Neuro, est un centre médical universitaire unique qui se consacre aux neurosciences. Fondé en 1934 par l’éminent Dr Wilder Penfield, le Neuro a acquis une renommée internationale pour son intégration de la recherche, de ses soins exceptionnels aux patients et de sa formation spécialisée, essentiels à l’avancement de la science et de la médecine. À la fois institut de recherche et d’enseignement de l’Université McGill, le Neuro constitue l’assise de la mission en neurosciences du Centre universitaire de santé McGill. Véritables chefs de file, les chercheurs du Neuro sont reconnus mondialement pour leur expertise en neurosciences cellulaires et moléculaires, en imagerie cérébrale, en neurosciences cognitives ainsi que dans l’étude et le traitement de l’épilepsie, de la sclérose en plaques et de troubles neuromusculaires.
 

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