Nouvelles

L'écart d’espérance de vie varie entre Noirs et Blancs

Selon la première étude à évaluer les progrès réalisés dans chaque état, ces derniers sont plus marqués dans le nord-est que dans l’ouest du pays

Publié: 4 August 2014

 

Selon une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’Université McGill, l’écart d’espérance de vieentre les Noirs et les Blancs a diminué dans l’ensemble des États-Unis, mais varie toujours considérablement d’un état à l’autre. Ces résultats semblent indiquer que les politiques adoptées par les états pourraient contribuer de façon déterminante à réduire encore davantage les différences raciales dans l’âge de mortalité. Les chercheurs ont calculé chaque année l’espérance de vie des Noirs et des Blancs dans chacun des états de 1990 à 2009, et conclu que les progrès réalisés n’avaient pas été constants d’un état à l’autre au cours des deux dernières décennies.

« Des études précédentes réalisées aux États-Unis ont permis de conclure qu’à l’échelle nationale, l’écart d’espérance de vie entre Noirs et Blancs a diminué au cours des vingt dernières années », affirme Sam Harper, du Département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail de la Faculté de médecine de l’Université McGill. « Les chercheurs n’avaient toutefois pu déterminer dans quelle mesure chaque état était parvenu à réduire cet écart. » 

Le professeur Harper et ses collègues ont évalué pour la première fois les résultats obtenus par les états américains au cours des deux dernières décennies. « Certains états ont fait beaucoup mieux que d’autres. Ainsi, nous avons constaté une amélioration importante dans l’État de New York, mais l’écart s’est creusé au Wisconsin. Règle générale, nous avons constaté que les états du nord-est du pays ont enregistré des progrès considérablement plus marqués que ceux des états occidentaux pour les hommes et les femmes; toutefois, même au sein de certaines régions des États-Unis, nous avons observé une importante hétérogénéité entre les états », précise Sam Harper, auteur principal de l’étude. 

L’équipe a eu recours à des méthodes statistiques novatrices, ainsi qu’à des données figurant sur des certificats de décès et à des estimations de la population de chacun des états américains pour calculer l’espérance de vie, et ce, même pour certains états qui ne comptent qu’une faible population de Noirs.

« Tant pour les hommes que pour les femmes, l’État de New York a le plus largement contribué ‒ et de loin ‒ à réduire l’écart national entre les Noirs et les Blancs », affirme le professeur Harper. « Toutefois, d’autres états qui comptent une population noire relativement importante, comme la Californie et le Texas, ont empêché l’écart de diminuer davantage. Des études réalisées précédemment ont révélé que la baisse des taux de décès attribuables au VIH/sida et aux homicides a contribué largement à améliorer l’espérance de vie dans l’État de New York. Les conclusions de notre étude suggèrent qu’une analyse exhaustive des raisons pour lesquelles l’écart a diminué de façon si marquée dans cet état, ainsi que des mesures adoptées pour en arriver à un tel résultat, pourrait se révéler utile pour d’autres états. »

Les différences observées au chapitre de l’espérance de vie entre les Noirs et les Blancs constituent depuis longtemps une source de préoccupation pour les autorités de la santé publique aux États-Unis et témoignent d’iniquités sociales plus profondes.

« Nous voulons savoir comment atténuer ces différences. Puisque de nombreuses politiques en matière de santé et de services sociaux sont mises en œuvre au niveau de l’état, l’analyse des résultats obtenus par chacun d’entre eux peut nous fournir de précieux indices sur la façon de combattre ces inégalités en matière de santé. Les résultats que nous avons obtenus devraient se révéler particulièrement intéressants pour les responsables de la santé publique des divers états dont le travail consiste principalement à atténuer les différences raciales dans le domaine de la santé. » 

Cette étude a été financée par le Fonds de recherche du Québec – Santé et le Programme des chaires de recherche du Canada

Back to top