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Le lupus pour combattre contre le cancer

Publié: 9 November 2012

Des anticorps du lupus pourraient être utilisés pour combattre le cancer, a découvert une équipe de chercheurs américains. Ces résultats expliquent pourquoi les victimes de cette maladie auto-immune - dans laquelle le système immunitaire attaque les cellules saines du corps - ont un risque moins élevé de développer certains cancers, notamment ceux du sein et des ovaires. Le lupus touche de 4000 à 8000 Québécois. "Les résultats sont très excitants, particulièrement pour les cancers impliquant des défauts dans les gènes BRCA-1 et 2", explique Peter Glazer, généticien de l'Université Yale et auteur principal de l'étude publiée à la fin du mois d'octobre dans la revue Science Translational Medicine. "Nous devons encore faire des tests de toxicité sur la souris avant de passer à l'expérimentation humaine, mais c'est inespéré. Nous pensions nous servir de ces anticorps pour apporter dans les tumeurs des médicaments de chimiothérapie. Mais il semble que la simple présence de ces anticorps inhibe la réparation, par les cellules cancéreuses, des dommages causés par la radiothérapie et la chimiothérapie." L'étude aura un impact important sur les recherches de la Dre Sasha Bernatsky, rhumatologue de l'Université McGill, qui supervise avec des collègues la plus importante cohorte au monde de patients ayant le lupus - 16 000 en tout, dans divers pays. "Nous allons tout de suite avertir les organismes qui nous subventionnent de ces nouvelles données, explique la Dre Bernatsky. J'avais fait une demande l'an dernier pour examiner l'effet protecteur du lupus contre le cancer du sein. La Fondation américaine du lupus m'a avertie la semaine dernière de la nouvelle étude. Nous allons contacter ce groupe et tenter d'instaurer une collaboration. Ils ont le côté de science fondamentale et nous sommes forts en clinique." Emil Nashi, collègue de la Dre Bernatsky, note que les anticorps du lupus étudiés par les chercheurs de Yale semblent avoir peu d'effets secondaires sur l'humain. "Ils ont été passablement étudiés, alors ça devrait accélérer les études cliniques", affirme l'immunologue de McGill.

À lire dans La Presse

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