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De cyclisme et d’air pur

Réduire l’exposition des cyclistes à la pollution liée à la circulation en milieu urbain 

C’est un simple morceau de caoutchouc transparent lié à une petite boîte brune de forme rectangulaire, tous deux attachés au cadre d’un vélo.

Publié: 25 September 2012

Le tube permet aux cyclistes — qui empruntent des routes différentes, à différents moments de la journée — de capter l’air ambiant. La boîte, qui coûte environ 10 000 $, est en fait un compteur de particules à condensation qui sert à mesurer la quantité de particules ultrafines ou d’air ambiant pollué. Ces outils servent à la réalisation d’un projet de recherche novateur visant à colliger des données sur l’exposition des cyclistes et des piétons à la pollution liée à la circulation. Ultimement, les résultats se traduiront en politiques et lignes directrices servant à l’élaboration et à la conception de microenvironnements urbains ayant comme but la réduction du niveau d’exposition aux aérocontaminants auquel sont assujettis les individus qui se déplacent à pied et à bicyclette.

Chapeauté par la professeure Marianne Hatzopoulou, du Département de génie civil de l’Université McGill, le projet fait appel à une équipe interdisciplinaire d’ingénieurs et de chercheurs en santé. Au cours des trois prochaines années, ces derniers recevront une subvention de plus de 450 000 $ grâce au programme Projets de recherche concertée sur la santé. Ces travaux visent à combler l’écart entre les politiques urbaines qui encouragent l’adoption de modes de transport actif et les objectifs en matière de santé axés sur la réduction de l’exposition à la pollution ambiante au Canada.

La professeure Hatzopoulou fait partie des 37 lauréats de 2012 du programme Projets de recherche concertée sur la santé – financé par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada – annoncés par le ministre Gary Goodyear lors d’un événement qui a eu lieu aujourd’hui à l’Université McGill.

« S’il est vrai que les bienfaits du cyclisme sur la santé sont clairement supérieurs aux risques, de récentes études ont néanmoins indiqué des répercussions sur la santé issues de l’exposition à la pollution atmosphérique, et ce, même aux faibles niveaux enregistrés dans la plupart des villes canadiennes, de préciser la chercheuse. Notre étude est axée sur la création de systèmes et d’outils de modélisation susceptibles d’appuyer les responsables de l’élaboration de politiques dans l’évaluation de l’incidence de leurs décisions sur la pollution de l’air et la santé, tout en aidant les gens à réduire leur niveau d’exposition aux aérocontaminants. »

Selon les données qu’ils recueillent, la professeure Hatzopoulou et son équipe s’attachent à la mise au point de modèles captant l’incidence de changements dans les circuits de circulation sur la génération d’aérocontaminants et le niveau d’exposition du public. Les chercheurs travaillent également à la création d’applications conviviales pour cellulaires et ordinateurs qui permettront aux cyclistes d’emprunter des voies où l’exposition est réduite.

Bien que l’équipe de la professeure Hatzopoulou ne recueille des données que sur l’île de Montréal, les techniques de modélisation qu’elle emploie à cette fin fourniront aux urbanistes des quatre coins du monde les outils nécessaires à la prise de décisions informées quant à l’emplacement et au tracé de pistes cyclables. Ultimement, cette recherche devrait entraîner une réduction des risques potentiellement liés au cyclisme urbain sur la santé.

« Le gouvernement est conscient que la recherche et développement est essentielle pour accroître la productivité et maintenir un niveau de vie élevé au Canada, a indiqué l’honorable Gary Goodyear, ministre d’État (Sciences et Technologie). C’est pourquoi il appuie les travaux de recherche novateurs qui stimulent l’innovation et la productivité dans tous les domaines, y compris les soins de santé. »

« J’aimerais remercier le gouvernement canadien pour son appui au Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et aux Instituts de recherche en santé et à des programmes comme celui des Projets de recherche concertée sur la santé, qui démontre les avantages incontestables d’adopter une approche interdisciplinaire lorsque l’on se penche sur les enjeux de notre société, a mentionné la professeure Heather Munroe-Blum, principale et vice-chancelière de l’Université McGill. J’aimerais également féliciter la professeure Hatzopoulou et les membres de son équipe pour leurs travaux qui généreront des améliorations concrètes pour la santé des Canadiens. »

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